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LES A R T I S T E S LYONNAIS 51 Mon fils, par M. de La Brély, est assurément un portrait de valeur.-L'enfant, dont la pose est un peu cherchée, est représenté debout, les mains derrière le dos et tenant une grande canne. La physionomie est vive et mutine, et les détails du costume sont rendus avec autant de bonheur que d'habileté. Mlle Châtaignier expose un bon portrait de Mu° Monchanin. La charmante ballerine de l'Opéra, vêtue d'une toilette et coiffée d'un chapeau où le rouge domine, se détache bien sur un fond éga- lement rouge. M110 Châtaignier est sortie presque toujours à son avantage des difficultés qu'elle s'était créées par l'emploi ex- clusif d'une même couleur. Il est fâcheux seulement que la tête de son modèle ne soit pas mieux éclairée. La Carmen de M. Legras est une tête gracieuse et d'une excel- lente facture, et le portrait de MmeB..., par M. Dupuis, mérite de ne pas être passé sous silence. Je regrette que son Drapeau de la France, souvenir du 14 juillet 1881, soit plus remarquable par le sentiment patriotique que par le talent d'exécution. Une toile qui plaît fort au public c'est l'Horloger, de M.Payen. La tête est peut-être d'un modelé un peu dur, mais elle est vérita- blement admirable de vie et d'expression. Voyez avec quelle atten- tion ce brave homme tient l'oreille collée contre la pendule qu'il vient de réparer. Assis devant la table chargée de cloches de cristal recouvrant de délicats ressorts, il écoute, le doigt levé, le tic-tac du balancier. Les accessoires sont traités avec autant de goût que de talent et la lumière est excellente. L'Horloger fait le plus grand honneur à M. Payen. M. Béroud a obtenu une mention honorable pour son Salon carré au Musée du Louvre. Cette distinction est entièrement méritée. L'effet de ce tableau est fort bon, les groupes de visiteurs y sont pittoresquement distribués, çà et là on voit des peintres en train de copier les chefs-d'œuvre les plus célèbres, la Femme hydropique de Gérard Dov ou la sainte Famille de Raphaël. L'ensemble est plein de vie et de mouvement. Le Salon carré au Musée du Louvre est fort regardé. S Une Copie, par le même artiste, ne m'a point produit une moins bonne impression. C'est, à proprement parler, un coin du précédent ' tableau, traité en grandeur naturelle. Une jeune fille est assise de