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RESTAURATION DU TABLEAU
DU
PÉRUGIN.
Depuis longtemps on voyait avec douleur lo chef d'œuvre de
notre Musée, le chef-d'œuvre du Pérugin se dégrader d'une manière
bien sensible ; le bois se fendait dans les chaleurs ; les vers l'avaient
rongé dans des milliers d'endroits et l'avaient transpercé jusqu'à la
peinture. De plus, des milliers d'écaillés se levaient et tombaient. C'é-
tait un cri général d'alarme poussé par les artistes et les amateurs
éclairés de cette ville, et par tous les étrangers qui visitaient le Mu-
sée. L'autorité municipale, si bien et si longtemps avertie, prit enfin
le parti qui restait à prendre, celui de faire transporter sur toile
la peinture admirable qui allait périr surbois,et, malgré touslesdan-
gers et toutes les craintes qu'inspirait cette opération, malgré toutes
les répugnances qu'elle soulevait, malgré les énormes dépenses
qu'elle allait susciter, un traité fut passé avec M. Mortemar, si
connu et si célèbre par ce genre d'opération. M. Mortemar avait,
dans !e temps, conjointement avec son beau-père, transporté plu-
sieurs tableaux, du bois, sur la toile, entr'autres, celui de la Madone
de Foligno par Raphaël. Il avait fait ses preuves; M. Terme ne pou-
vait donc non seulement mieux choisir, mais même il ne devait