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440 LE DOCTEUR CHEllVIX. (ait qu'un pour Cherviu; mais, avant de s'embarquer pour le Nouveau-Monde, il voulut payer son tribut au pays, en s'unis- sant, dans un élan patriotique, à ceux qui prenaient volon- tairement les armes pour la défense du territoire. Généreux, mais impuissant effort d'une ame qui n'obéissait qu'à de no- bles inspirations ! Enfin, en 1814, il aborde aux Antilles et touche le sol de la Guadeloupe, patrie de la fièvre jaune, terre inhospita- lière qui entr'ouvre quelquefois ses entrailles pour engloutir ceux de ses enfants que le fléau a respectés. A l'arrivée de Chervin, depuis cinq jours seulement, celle île étail redevenue française, el à ce bonheur elle joignait celui d'élre délivrée depuis peu de temps de la fièvre jau- ne; mais cet étal de calme ne devait pas durer. Au primp- temps de 1816, le fléau reparaît et moissonne la plupart des Européens, colons ou militaires. Chervin se multiplie pour étudier la maladie sur Ions ses points , dans toutes ses phases. Bien ne le rebute dans ses investigations : les diffi- cultés de localités, les chaleurs tropicales, l'effroi delà popu- lation, ii brave toul pour rechercher à travers mille dan- gers, et à loule heure du jour et de la nuit, dans les débris pestiférés des victimes (1), la cause du mal, les lésions qu'il laisse après lui, les moyens de le prévenir. Ces travaux por- tent leurs fruits ; des modifications heureuses sont apportées au traitement de celle horrible maladie, qui, dès ce mo- ment, compta moins'de victimes. Des traces à peu près constantes d'inflammation ou de congestion capillaire sur la surface muqueuse intestinale, lui décèlent que le traitement tonique et surtout l'usage du ( i ) A la Pointe-à -Pitrc seulement, il prali<|iia plus de cinq cents ouvrr- turesf ranrs.