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/|38 LE DOCTEUR CUE11VIN. médicales, qu'il mena de front avec une prodigieuse acti- vité. Après quatre années d'un labeur inouï, il se présenta au concours ouvert, en 1810, pour des places de chirurgien in- terne dans noire Hôtel-Dieu. 11 sortit victorieux de cette épreuve, dans laquelle brillèrent parmi les élèves des noms devenus depuis illustres dans la science : Lisfranc, l'émule et le continuateur de Dupuylren ; Mortier, enlevé trop lot à la chirurgie, donl il eût continué la splendeur; le docteur Bra- chet, tant de fois lauréat des académies ; plusieurs autres e n - core que je pourrais citer et qui honorent la médecine lyon- naise, et, à côté de Chervin, le plus humble de ses compé- titeurs, aujourd'hui son panégyriste. Six années seulement s'étaient écoulées depuis que Chervin étail venu s'asseoir pour la première fois sur les bancs de l'école, pour apprendre les premiers principes de sa langue geail dans l'enfant la ténacité de l'homme fulur. Nous empruntons cette cita- tion à une notice nécrologique sur le docteur Chervin, insérée dans le n° Go du journal le Réparateur, par M. le docteur Francis Devay. « Un de ses anciens condisciples au collège de Villefranehe nous rappelait naguère ce trait digne d'un enfant de Sparte : Poussé par la soif d'ap- prendre, Chervin vint un jour frapper à la porte de l'établissement cpie lui interdisait la pauvreté de sa famille. Il se présente au principal (alors M. Bazin), et lui demande seulement le pain de l'instruction et non celui du corps ; l'écolier avait son plan arrêté d'avance. Frappé de l'air de ré- solution du suppliant, de la vivacité de ses désirs, le principal passe ce sin- gulier compromis : Chervin est admis dans le collège à titre d'auditeur, mais non à celui de commensal ; on met à sa disposition un mauvais grabat el un peu de paille, sur laquelle il reposera la nuit. Mais il fallait vivre. Savez-vous ce que fit Chervin ? Tous les dimanches, il se rendait à son vil- lage, et le lundi matin 0:1 le voyait revenir chargé d'une besace, qui ren- fermait le pain grossier fabriqué aux lares paternels. C'était k provision de la semaine, elle devait suffire. Ce n'était pas sans élonnenient el sans une sorte d'admiration que ses jeunes condisciples contemplaient, à l'heure des irpa*, re nouveau Pro!>us, mangeant son pain sec et buvant son eau, »