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                                    HISTOIRE I)lî LYON.               423

qui s'étaient répandus sur les rives du Rhône (1), et pouvaient bien
être montés jusqu'à Lyon?
   L'histoire ecclésiastique nous montre, par des exemples assez
nombreux, assez frappants, que les chrétiens faisaient souvent les
frais de ces honteux et barbares spectacles qu'on offrait à la haine
et à la superstition des idolâtres. Saint Polycarpe fut exposé aux
lions, dans l'amphithéâtre de Smyrne, avant de recevoir dans celui
do Rome la couronne du martyre (2). Sainte Perpétue et sainte
Félicité souffrirent de même à Carthage. Sainte Thècle fut obligée
de paraître dans l'arène (3). Le martyr Agapius fut amené plusieurs
fois dans l'amphithéâtre de Césarée, et, en présence de Maximin, qui
donnait des jeux publics pour le jour anniversaire de sa naissance, le
généreux chrétien fut dévoré par une ourse (4). Un jour, six jeunes
gens, que cet exemple avait enflammés, abordèrent Urbanus, gou-
verneur de la Palestine, au moment où il se rendait aux jeux solen-
nels de Césarée pour y voir mourir des chrétiens, et lui déclarèrent
qu'ils étaient chrétiens aussi, et que ceux qui adoraient Dieu ne
savaient pas appréhender la rage des bêles de l'amphithéâtre (5).
Partout, la domination romaine reproduisait les mêmes jeux san-
guinaires, et variait ses luttes de gladiateurs par la mort des chré-
tiens. C'est ainsi que ceux de Vienne et de Lyon eurent à dé-
ployer leur courage et à confesser leur foi en présence de soixante
nations des Gaules.
   Nous voyons « qu'ils furent conduits au Forum (6) par le Chiliar,-
que et les magistrats de la ville, interrogés devant le peuple, et en-
suite, d'après leur confession, jetés en prison jusqu'à l'arrivée du
Président. » L'histoire profane constate que Lyon avait toutes les


  (i) I r e n . , Itrid. I, a 3 .
  (a) S. Hieron. de Vins iil. Cap. X V I I .
  (3) Eraesli Grabii Spicileg. tom. 1, pag. 109, n o et 124.
  (4) Eusel). de Martyr. Palœslin. Cap. V I .
  (5) lbid. cap. I I I .
  (6) Le forum de Trajan. L'existence de ce t'onnn nous est révélée par la
chronique de Saint-Bénigne de Dijon, qui n'en parle que pour en dire la
chute.