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422 HISTOIRE DK LYOI*. tendre de la suprématie spirituelle de saint Irénée. Et, en effet, d'a- près Eusèbe (V, 23 et 24), d'après Rufin d'Aquilée (V, 23), il tint un concile d'évêques à Lyon pour examiner cette question de la Pâque sur laquelle il y eut alors des débats si prolongés. Ce que l'auteur raconte (page 183) des cendres de saint Pothin, de sainte Blandine et de saint Irénée, précieuses reliques déposées dans des cryptes, ne s'accorde guère avec ce qu'il dit des restes de nos saints Martyrs (pag. 178 et 179). J'ai avancé que la lettre des Chrétiens de Lyon et Vienne à ceux d'Asie est un monument d'un intérêt et d'un prix merveilleux. Cette lettre si curieuse et si touchante méritait de fixer davantage l'attention d'un historien de Lyon, car elle présente des difficultés sé- lieuses et peut donner lieu à des commentaires fort instructifs sur l'origine de notre Eglise et sur le régime politique de nos provin- ces, à cette époque. Nous y voyons notamment un souvenir vivant de la fête qui se célébrait à l'autel d'Auguste, lorsque se réunis- saient là soixante nations des Gaules. Nous essaierons d'exposer une faible partie des questions historiques que soulève cette lettre. Elle désigne la réunion des peuples gaulois par le nom de pané- yyris («'«vifw-'S'), qui, chez les Grecs, est synonyme de fête (ioprr,), et indique une assemblée, une fête solennelle. Dans leurs assemblées, les païens donnaient des spectacles connus sous le nom général de jeux (ludi), et qui faisaient partie de leur religion (1). Le chroniqueur Suétone, l'historien Dion Cassius et le satirique Juvénal, nous apprennent qu'il y avait à Lyon de ces jeux si aimés de la foule. Saint Irénée, évêque de Lyon, au II e siècle, rapporte que les Gnostiques, les illuminés de ce temps-là , étaient loin d'avoir le religieux scrupule des vrais chrétiens, qui fuyaient ces divertissements idolatriques, dans lesquels s'offrait aux yeux l'image du sang, et où des hommes combattaient contre des bêles, lorsqu'ils ne combattaient pas les uns contre les autres (2). Le saint évêque n'avait-il point en vue les Marcosiens (secte de Gnostiques), (i) Tei'tult. de Speclac. cap. V. Cypi'iau. de S/iect. (•J) Ailv. Ike.res. lib. I, cap. fi.