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HISTOIRE DE LYON. 419 devant l'inscription qui nous rappelle ce grand personnage, et Ar- taud l'avait même reproduite dans son livre sur notre Musée lapi- daire (page 69, n» L). Je voudrais bien élever quelques contestations au sujet de ce que dit M. Monfalcon (pag. 166) sur le paganisme, mais l'espace me manque, et je continue à m'occuper des détails. Bien que M. Monfalcon traite avec toute convenance l'avènement du Christia- nisme, je ne sais s'il ne le prend pas un peu comme on ferait d'une secte philosophique qtii aurait de la grandeur et de l'élévation, et si l'Evangile est toujours présenté avec son caractère particulier de doctrine révélée, descendue d'en haut. Je puis me tromper, mais c'est l'impression générale qui me reste de ces premières pages : l'admiration à froid. A la page 169, ce fut, selon M. Monfalcon, le pape Anicet qui désigna Pothin pour la mission des Gaules. Ce ne peut être là qu'une supposition plausible; elle n'est pas garantie par l'Histoire, du moins que je sache. On a l'habitude de se passionner pour la philosophie et la vertu de Marc-Aurèle, et M. Monfalcon suit ici la route battue (pag. 170). Peut-être serait-il temps de ne donner à ce prince stoïcien que les éloges qu'il mérite réellement. Quant à ce qui est de sa vertu, que faut-il en penser après ces paroles d'un récent Historien de l'Eglise : « Marc-Aurèle avait plus d'une belle et grande qualité. Il connais- sait les chrétiens, car il parle de leur constance à souffrir la mort ; il connaissait leur doctrine, car le philosophe Justin la lui exposa dans une célèbre apologie qui lui est adressée. Cependant, qu'a-t-il fait pour seconder les chrétiens à sauver le monde et à faire con- naître la véritable sagesse, non plus à quelques individus, mais à tous les peuples? Il fut le plus superstitieux de tous les idolâtres; les idolâtres eux-mêmes en ont fait la remarque. L'empereur Hadrien avait vécu publiquement en sodomite ; Marc-Aurèle en fit un dieu. 11 décerna les mêmes honneurs à son frère Lucius Verus, dont la conduite n'avait pas été moins infâme. Sa propre femme était une prostituée dont les scaudales retentissaient jusque sur les théâtres : on l'exhortait à la répudier. 17 faudra donc, répondit le taut vanté