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390 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. conquise sur des écuries, et recevant dans un humble recoin de Londres quelques prêtres exilés, quelques catholiques du voisinage, auxquels se mêlaient des débris de la royauté déchue, fut dès lors comme le foyer d'où le catholicisme se répandit à travers la grande et populeuse cité, qui compte aujourd'hui plus de trois cents mille membres de la même communion. Le peuple anglais n'avait que de vieux préjugés contre le papisme, lui qui avait crié si souvent «o popery. Bien des haines et des préjugés tombèrent devant ces prê- tres qui avaient mieux aimé l'exil que l'apostasie, et dont quelques- uns menaient la vie la plus triste et la plus pauvre. Plus d'une fois, quand ils faisaient leurs humbles provisions, une bonne femme, peu riche elle-même, leur glissa quelques pence avec les denrées qu'ils remportaient chez eux. Quand on put ainsi voir de près ces minis- ires d'un culte regardé par le gros de la nation anglaise comme un amas de pratiques superstitieuses et idolâtriques, on revint peu à peu des vieilles calomnies, et les travaux apostoliques de plusieurs des exilés préparèrent un terrain que la main de Dieu devai! ensuite féconder. Le catholicisme a fait des conquêtes dans toutes les classes, mais surtout dans les classes élevées et parmi les savants. C'est princi- palement à l'Université d'Oxford, chez les disciples du docteur Pusey, qu'il est allé prendre des néophytes. On sait aujourd'hui les noms des personnages aussi remarquables par leur vertu que par leur science qui sont venus graduellement se réfugier daus le sein de celte Eglise d'où l'apostasie d'un roi libertin fit sortir une nation presque toute entière, et qui ont abandonné les positions les plus brillantes pour n'écouter que leurs convictions. Or, avant même de rentrer dans le catholicisme, plusieurs de ces érudits s'étaient appliqués à réhabiliter les annales de leur ancienne! Eglise, et à combattre de fausses doctrines, de dangereux préjugés en publiant des histoires partielles, les Vies de Saints anglais (Lives ofthe english Saints), qui venaient remplacer une publica- tion suspendue, les Tracts for the Times. C'était le révérend New- mari qui était l'ame de cette œuvre; les collaborateurs étaient pris dans le cercle de ses amis ou de ses disciples. Il a paru déjà un certain nombre de ces Vies de Saints, toutes