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                     BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                       391
rédigées dans des proportions très convenables, écrites avec sagesse
et avec une remarquable sérénité. Les faits principaux de ces pe-
tites biographies sont enchâssés dans un cadre nettement dessiné ;
ils s'y meuvent avec aisance, et, à mesure qu'ils appellent des expo-
sitions de doctrines ou d'usages, on fait passer sous les yeux du
lecteur des détails sobres et bien choisis. Assurément, de tels écrits
peuvent exercer une heureuse influence, et servir même les études
historiques. Du reste, il est aisé de le remarquer, ce goût des bio-
graphies particulières s'est réveillé partout, eu Allemagne, en
France, en Italie.
     Des différentes Vies de Saints éditées par Newman, on n'a tra-
  duit jusqu'ici, en français, que celle d'Augustin, évêque de Cantor-
  béry, et apôtre de l'Angleterre sous le pontiflcat de Grégoirele-
  Grand. Aujourd'hui on publie, à Lyon, la Vie de saint Etienne
 Harding, par Dalgairns, et la traduction vient d'un jeune prêtre
  qui a vécu assez longtemps en Angleterre pour pouvoir nous donner
  toute la pensée de l'œuvre originale.
     Etienne, comme semble l'indiquer son nom d'Harding, était d'o-
  rigine saxonne et sortait d'une famille noble. 11 fut offert, dès l'âge
 de quatorze ans, à un monastère de l'ordre de saint Benoît, et passa
 les premiers temps de sa vie dans une de ces douces retraites où ii
 devait la terminer. Nous ne comprenons guère, de nos jours, ce
 besoin de calme et de piété qui poussait autrefois dans le cloître
 tant d'hommes éminents, riches ou pauvres. C'est que nous avons
 la stupide outrecuidance de ne vouloir juger les siècles passés qu'a-
 vec nos petites idées du XIX e siècle, réservant ainsi aux généra-
tions qui viendront après nous le droit de nous traiter comme nous
traitons les âges antérieurs, avec orgueil et dédain.
    Je ne veux pas entrer ici dans une exposition et une apologie de
la vie monastique; ces pages n'y suffiraient pas. Le livre que j'an-
nonce contribuera, pour sa part, à faire comprendre quels senti-
ments et quelles nécessités suscitèrent autrefois les Ordres reli-
gieux, comme aussi il donnera de curieux et attachants détails sur
les mœurs, les occupations et les devoirs des moines. Tout se
trouve raconté avec candeur, le mal comme le bien, avec cela seu-
lement de particulier que l'écrivain anglais ne cherche pas dans