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                                DU BUGEY.                                379

   Ce seigneur Dauphinois avait épousé Béatrix, fille de Hu-
gues de Coligny tué, en 1203, dans les guerres des croisades,
en défendant vaillamment contre les Sarrasins la ville de la
Serra en Bulgarie (1).
   Dans le cours du siècle précédent, la maison de Coligny
s'était grandement amoindrie comme maison souveraine (2),
pour n'avoir pas suivi le principe conservateur de la loi salique.
L'aïeul de Béatrix, Humbert II, laissa à son décès huit enfants
qui se partagèrent ses immenses possessions. Ce partage,
porta un coup funeste à la puissance seigneuriale de cette fa-
mille. Du chef de son père Hugues et de son oncle Guillaume de
Coligny-le-Neuf, Béatrix recueillit et porta dans la maison
des sires de la Tour-du-Pin les seigneuries de la Bresse et du
Bugey, moins le château de Varey, dévolu à sa sœur cadette,
mariée au comte de Genevois. Ce fut ainsi qu'une famille du
Dauphinô, puissante et destinée à devenir bientôt la dynastie
souveraine de celte grande province, succéda aux Coligny
dans le Revermont et dans le Bugey. Evénement grave !
car les Dauphins de Viennois, issus d'Albert de la Tour,
furent aussi ardents à s'agrandir que les Coligny étaient peu
tourmentés de cette ambition.
   Le Bas-Bugey devint le théâtre des guerres qu'une ardenle
rivalité suscita entre eux et les comtes de Savoie. Longtemps
il eut à souffrir de la lutte de ces princes dont les états étaient
contigus sur une grande étendue, depuis les hautes monta-
gnes du Bugey jusqu'aux sommités des Alpes.
  ( i ) "Villehardoin le produit comme un des plus vaillants chevaliers de la
Croisade. « Hugon de Dolemi (Coligny), qui mult ère bon cheualier et als
liom; » Villehardoin, liv. 9.
  (2) Cette décadence est marquée par un acte de Guillaume, sire de Coligny,
qui consentit à rendre foi et hommage au comte Thomas, comme feudataire
d'honneur: "Villelmus de Coloniaco ciepit in feudema Thoma, comité sabaiidiiu,
honorem de Coloniaco et quidquid ad dictum honorent et feudem spcclabal.
Anno MCC VI, Du Bouchel, p g . 10.