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376                  MONOGRAPHIE HISTORIQUE

de Nantua, dernier refuge du prieur ; ses gens, sous les ordres
de Bernard de Chambnrt, l'un de ses capitaines, avaient brûlé
une partie de la ville, sans respecter les choses religieuses ; ils
avaient ruiné le village de Port el démoli son pont; Boniface
rétablit les fortifications de la ville et du château ; il releva
Nantua de ses ruines et de son humiliation (1).
   Les sires de Thoire s'étaient arrogé un droit de garde et de
police dans Nantua, les jours de foire et de marché; pour
maintenir son exécution, ils avaient fait dresser sur leMo-
lard, près le pont de Port, des fourches patibulaires ; Boniface
expulsa les officiers du sire de Thoire et détruisit la potence ;
il refusa toutes les redevances que le vainqueur avait imposées.
    Furieux de ces actes réparateurs, Etienne II prit les armes.
A son instigation, le seigneur de Gex, son allié, entra en cam-
pagne et détruisit le village de Champfromier ; le prieur fit
une énergique résistance. Intervint finalement une suspension
d'armes, puis un compromis par lequel furent nommés arbi-
tres pour le prieur, Amédée, comte de Savoie, et Philippe,
archevêque de Lyon, ses frères, pour le sire de Thoire et
de Villars, le cardinal de Sainte-Sabine et l'archevêque de
Vienne.
    Indépendamment de ces principaux griefs, diverses récla-
mations étaient encore élevées de part et d'autre et soumises
à la décision des arbitres (2).
    Le sire de Thoire prétendait que les habitants de Nantua,
lorsqu'il entrait dans la ville, étaient tenus de fournir aux gens
de sa suite du pain et du vin ; que chaque fois qu'il allait en
 guerre, le prieur devait lui offrir un mulet enharnaché ; que
 ceux de Nantua devaient le suivre avec armes et bagages jus-
 qu'au Mont-Joux ou à la rivière d'Ain. Que de tous les ours

   (i) Guichenon, Hist. du Bugey, pag. 219.
   (2) Guichenon, Hist. du Bugey, Généalogie des sires de Thoire. pag. 221.