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374                   MONOGRAPHIE HISTORIQUE

terres des «ires de Coligny, furent à l'abri des agressions,
grâce à la modération de ces dignes seigneurs. Mais, à quel-
que distance, vers le confluent du Rhône et de la rivière
d'Ain, ces abbés avaient leur seigneurie de Loyeltes en butte
aux hostilités des seigneurs dauphinois, quoiqu'elle en fût
séparée par ce grand fleuve.
   Pour que ses vassaux ne fussent plus victimes de ces conti-
nuelles hostilités, et pour se soustraire lui-même à celte op-
pression ruineuse, l'abbé d'Ambronay, vers l'an 1200,
inféoda celte seigneurie au chevalier d'Anthon, noble Dauphi-
nois, dont le château était non loin sur la rive opposée. « Ces
d'Anthon, dit Chorier, étaient de puissants seigneurs qui s'é-
taient assujetti la navigation du Rhône ; leurs immenses
richesses avaient attiré à eux beaucoup de gens, ce qui leur
donnait au loin une grande considération (1). »
   Ces voisins formidables furent donc choisis pour protecteurs
de préférence aux Coligny, éloignés de leurs terres du Bugey,
doués d'ailleurs d'un noble caractère qui écartait la crainte
de toute agression de leur part.
   Le traité renfermait une condition de rachat avec la clause
remarquable que les chevaliers d'Anthon seraient, à tout évé-
nement, les prolecteurs de l'abbaye et de ses possessions.
   Quant aux abbés de Nartua, devenus prieurs depuis que ce
monastère avait été placé sous la dépendance de Cluny, ils
étaient sous l'égide de cette puissante abbaye, l'une des pre-
mières de l'Europe (2). L'assistance qu'ils recevaient de celle
métropole leur donnait la force de lutter, môme contre les

   (i) Hist. du Dauphini, pag. 54.
   (2) Saint Hugues fut le dernier abbé de Nantua. Elu abbé de Cluny, il ob-
tint, en 1100, du pape Pascal II, que tous les monastères de l'ordre de
Cluny et dépendant de cette abbaye, seraient gbuvernés par des prieurs.
Guichenon a inséré cette bulle aux Titres et Preuves de l'histoire de Bresse
et du Bugey, pag. 216.