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DU I.A VILLE DE LYOX. 345 On nous a répondu qu'elle était le seul moyen laissé aux pro- priétaires bâtisseurs et parlant aux architectes, d'éluder les arrêtés de police municipale et de voirie , qui limitent le nombre des étages. — Et la mairie de Lyon ne trouvera pas un moyen de sauver l'art en sauvant sa dignité et la discipline, en ôtant tout prétexte à cette ruse, en ferman! toute porte à ce faux-fuyant '.Puisque la mansarde, cette région hybride et neutre, qui tient de l'étage parle fond et du gre- nier par la forme, qui donne la chose sans donner le nom ; puisque la mansarde se plie avec une déplorable élasticité à la violation d'une ordonnance municipale et fournit un moyen si commode et si élastique d'échapper à un règlement sage, proscrivez-la, oui, proscrivez-la sans pitié et sans délai. Dans toute la question de la Boucherie-des-Terreaux, comme dans celle de la rue des Bouquetiers, la ville de Lyon s'est montrée d'une mesquinerie sans exemple dans les annales de son édilité. Nous qui savonscombien les opinions ont été flot- tantes et les avis divisés dans le sein du Conseil municipal, quelle vive opposition a été faite aux mesures parcimonieuses et étriquées dont nos arrière-neveux déploreront l'exécution, nous pouvons rendre une éclatante justice à de courageux ef- forts paralysés par l'inertie de quelques uns et la timidité du plus grand nombre. Nous pourrions au besoin citer à cette barre une foule de noms propres; mais les délibérations du Conseil municipal sont là et en tout ce qui touche à la Bouche- rie-des-Terreaux, ii la rue des Bouquetiers, au pont de Ne- mours, elles deviendront historiques. On aurait pu faire de Lyon la ville la plus magnifique de l'Europe, en lui donnant des percées en harmonie avec le grandiose de ses masses. Au lieu d'établir dans son sein com- pact, de larges coupures qui eussent mis à jour ses monu- ments, créé de solennelles perspectives, versé par le grand