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DE LA VILLE DE LYON. 339 sang lyonnais le plus pur, quand elle conçut la pensée saugre- nue d'élever sur cet emplacement, un édifice que nous ne voulons pas nommer. Mais comment peut-on oublier une telle histoire, et ne pas se rappeler qu'il est en face de la Maison-de-Ville, une place vide qui ne devrait recevoir qu'un monument expiatoire, si le besoin d'y élever un monument se faisait jamais sentir, et dont le deuil des familles forme la consécration? On se hâta d'opposer à la mairie ce triste et douloureux souvenir, elle eut quelque temps le courage de persister dans ses projets, bien que l'opi- nion publique lui fournit ainsi une occasion si facile de rompre convenablement avec une pensée mauvaise à tous les points de vue ; elle a préféré en sortir ex abrupto, après s'être fait tirer l'oreille. Mais, enfin, la morale publique est sauve et on a renoncé, sous le coup des anathèmesde la population, à cette déplorable résolution qui est allée rejoindre celle des corbil- lards qui souleva non moins de répulsion et de résistance morale. XI11. ÉGLISE DE SAÃNr-BRUNO. Rien ne se fait sur une petite échelle dans celte belle copie de Saint-Pierre de Rome. Son magnifique baldaquin, surtout dans le dais qui le couronne d'une si somptueuse fa- çon, aurait grand besoin d'être rendu à son ancien éclat. Sa façade inachevée attend toujours en vain, comme trois basiliques de Florence, le revêlement qui doit la com- pléter.