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                      DE SAINT ISIDOnii DE SÉVI U.K.                     301

ne saurait trop déplorer la perle de la Chronique de saint Ilde-
fonse, le continuateur d'Isidore. Peut-être cette chronique qui
éclairerait d'un jour si nouveau l'histoire d'Espagne, pourrit-
olle dans quelque monastère, où a-t-elle péri, après avoir été
épargnée par le temps, dans le pillage et l'incendie qui ont
récemment signalé la fermeture des couvents, sur quelques
points de la Pénjnsule (1).
    Sous le règne de Réchared, qui avait pour les traditions de
l'empire un penchant prononcé, la langue latine se substitua
peu à peu à la langue gothique dans les actes publics, dans
le sacrifice divin, dans la vie privée; les emplois de sa cpur
prirent des litres romains, et l'ère romaine et espagnole, qui
est de trente-huit ans en avance sur l'ère chrétienne, fut em-
pruntée par les historiens goths.
    Isidore de Séville est le premier qui s'en soit servi ; Jean do
Biclar n'en fait pas encore usage. Elle fut exclusivement em-
ployée par les Goths, comme par les Espagnols, jusqu'à Juan I,
roi de Castille, lequel la proscrivit (2). Isidore explique ainsi
son origine : « Aérasingulorum annorum constitula est a Caer
i
  are Augusto, quando primum censum exegit, ac romanum
orbem descripsit; dicta aulem Aéra ex eo quod omnis orbis
tes reddere professus est reipublicœ (3). »
    Il y a dans la Chronique des Golhs, un passage qui honore
l'ame généreuse d'Isidore. Tout en louant la bonté et la cha-
rité chrétienne de Sisebut, il ne se gêne point pour condamner
'es cruelles persécutions que ce prince fit éprouver aux juifs,
jusque là mieux traités par les rois golhs «. Au commence-
ment de son règne, voulant amener les Juifs à la foi chrétien-
 ne, il montra le zèle de Dieu, mais non pas selon la sagesse,

  ( [ ) Pag. 4 t cl a 4 8 .
  ( i ) Rosseew-Sainl-Hilaire, Ilisl. d'Espagne,   loin. I, pag. 2S.Ã.
  ^ ) lbid., pag. ?..