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298 ÉTUDE SUR LA VIE ET SUR LES ÉCRITS les plus opposées ? Isidore fut donc en beaucoup de choses un simple compilateur, rien que cela; son livre atteste de nom- breuse lectures ; mais, avec l'intention d'être utile, le sa- vant évoque dut nuire beaucoup aux études profondes, car le propre des résumés et des compilations, c'est d'éloigner des ouvrages originaux et de les faire négliger trop sou- vent. Une fois ceci observé, l'on ne peut nier que les El\jmolo~ gies ne soient d'une grande portée dans le domaine de la science, et qu'il ne faille y recourir constamment pour une foule de particularités qu'Isidore nous à transmises, soit d'après les auteurs perdus ou conservés, soit d'après ses observations et ses propres recherches, car combien d'écrivains n'a-t-il pas cités, éclaircis ou corrigés (1) ! Que de fois on invoque son témoignage sur des points d'histoire, d'antiquité profane et sacrée! Les Elytnologies d'Isidore ont été sur beaucoup d'articles l'objet de censures qui n'étaient pas incontestablement exac- tes. Ainsi, pour nous borner à quelques mots, Jean Kircmann, de funeribus Romanorum, II, 9, se moque de l'étymologie de feretrum (2), tandis que Vossius, in Etymologico, est loin d'en faire autant. Nicolas Rigault, dans ses notes sur Ter- | lullien (Scorpiac, in princ), blâme Isidore d'avoir dit (3) que le scorpion était une flèche, tandis que c'était plutôt une machine servant à lancer les flèches, et cependant Stervech, dans ses commentaires sur le 22e chap. du IVe livre de Végè- ce, appuie le sentiment d'Isidore. Jean Scheffer, derenavali, in addendis ad lib. III, pag. 337, s'inscrit contre l'étymologie (t) J'indiquerai notamment d'utiles variantes publiées par J. Oberlin, dans le Magasin encyclopédique, V1' aimée, toin. VI, pag. 3jy. ~ Voir aussi Colo- mesii Opmcula, pag. 9 et suiv. li) Voy. Isidore, XVIII, 9; XX, i r . (3) XVIII, 8.