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                                   CHRONIQUE.                                   21-7
conservation et recouverte d'une superbe patine, large de vingt-quatre centi-
mètres, haute de quinze, ayant trois millimètres d'épaisseur.
   On y lit l'inscription suivante :


                           SEX. IVL. LUCANO. H v i R .
                             CIVITAT. SEGVSIANOR.
                                 ArPARITORES I.IB.

              T1TTIVS                                         CETTINVS

              COCILT.IVS            SACERDOTAL!               CASVR1NVS

              ARDA                                            ATTICVS.



   En voici la traduction : A Sextus Julius Lucanus, Duumvir Sacerdotal de la
cite des Ségusiens, tes appariteurs affranchis Titius, Cocilius, Arda, Cettinus,
Casurinus, Aiticus.

    Observons d'abord que les duumvirs étaient des magistrats dans les colo-
nies romaines, où ils tenaient le même rang et la même dignité que les consuls
à Rome. Ils étaient pris dans le corps des décurions et portaient la robe pré-
texte ou brodée de pourpre. Cette magistrature durait cinq ans ; les uns
étaient municipaux, occupés des intérêts civils de la colonie ; les autres capi-
taux ou juges criminels ; enfin, il y en avait pour les fonctions sacerdotales. S. I.
Lucanus serait un de ces derniers à Feurs, car le mot sacerdotali se rapporte à
llviro ; il n'est point ciselé comme les autres, mais frappé ; oublié dans le pre-
mier travail, il a été placé plus tard à la fin de l'inscription.
   Secondement, les appariteurs dont il est ici question étaient chez les Ro-
mains ce que sont en F'rance les sergents et les huissiers placés auprès des
magistrats : ils étaient là pour recevoir et exécuter leurs ordres. Ordinaire-
ment, c'étaient les affranchis de ceux qu'ils servaient ou de leurs enfants. Il y
avait des appariteurs de cohortes qu'on nommait cohortales ou condilionales,
parce qu'ils étaient attachés à une cohorte et à cette condition ; d'autres
étaient prétoriens, prœtoriani, ils suivaient les préteurs ou gouverneurs de
province. Les pontifes avaient aussi leurs appariteurs, tels sont ceux que dé-
signe notre inscription. Une reproduction fidèle à l'estampage est déposée au
Musée de Roanne, où elle attend la visite et les observations des ama-
teurs.
                                                         L'ABBÉ F.   R.




  L'inscription chrétienne suivante, qui a échappé à l'œil investigateur de