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ET DE S4 RÉPARATION. 201 Comme le cœur est le centre de l'homme, que la volonté n'est que le cœur en tant qu'il se décide, et que tous no? actes ne sont que des opérations de la volonté, ne faudra- t-il pas que la grâce, en définitive, arrive sur la volonté ? Mais loucher à la volonté, c'est atteindre la liberté; atteindre la liberté, c'est la violer; et violer la liberté, c'est anéantir l'homme, puisqu'il n'a valeur que par elle. Comment le créa- teur fera-t-il descendre sa grâce dans le sein de l'homme sans atteindre sa liberté ? Nous avons déjà observé que, quelle que soit la manière dont la grâce s'adresse aux différentes facultés de l'homme, elle n'agit que sous l'un de ces trois modes : ou comme lu- mière, ou comme joie, ou comme force. Mais aucune des trois ne se met à la place de la liberté. Si l'on pouvait parler ainsi, la lumière est avant, dans la région de l'esprit; la joie est au dessous, dans le fond du cœur; et la force vient après, lorsque la liberté a déjà fait son chois. La force ne vient point décider ou diriger la volonté, mais s'y ajouter pour éten- dre son opération, comme le levier s'ajoute au bras pour aug- menter sa puissance. La lumière nous laisse entièrement h nous-méme, elle no dit rien à notre volonté, elle se contente de nous découvrir le bien qu'elle doit choisir. La joie n'entre pas dans la liberté, elle reste dans le cœur, et lui fait sentir le charme qu'il y a à se porter vers le bien qu'il a déjà reconnu. La force ne décide pas la volonté, mais l'aide à recueillir le mouvement qui s'est fait dans le cœur pour qu'elle se détermine, elle, à accomplir ce bien que la lumière a fait connaître et que la suppose et la conduit dans sa perfection. » Sum. i, quœst. i, art. 8, ad. 2. Il en dit de même de la foi et de la raison : Sic enim fides presuponit cognitionem îiaturalem, sicut gralia uaturam, etc., S, qiuest. 2, art. 2.