Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                             CHRONIQUE.
       Dans sa séance du ia février, le Conseil municipal de Lyon a entendu le
  rapport suivant de M. le Maire, sur une collection formée par M. Rozas,
  et dont l'acquisition serait certainement fort utile pour l'histoire de notre
  ville. Nous reproduisons ce rapport, qui donnera une idée du cabinet dont il
  s'agit:
       a Un de nos concitoyens, M. Rozas, a consacré presque sa vie entière à re-
  cueillir et à ranger dans un ordre méthodique tous les objets qui se rat-
  tachent à l'histoire contemporaine de notre cité, depuis 1787 jusqu'en 1837
 inclusivement, médailles, monnaies, brochures, affiches, placards, divers jour-
  naux, feuilles périodiques, portraits, dessins, parures, etc. ; tout trouve sa
  place dans ce musée lyonnais, ainsi que le désigne M. Rozas. C'est, p a r l e s
  monuments, l'histoire de Lyon et de ses faubourgs, pendant une période de
  cinquante ans, cette période est assurément la plus importante de toutes celles
  qu'offrent nos annales. Lyon sous la révolution française, Lyon sous le règne
  de la Terreur, Lyon sous le Consulat, sous l'Empire, sous la Restauration,
 sous les Ccnt-Jours, Lyon, enlin, dans les premières années de la révolu-
  tion de juillet, est présenté dans ce musée spécial avec toutes les alter-
 natives de maux et de biens, de guerre el de paix, qui ont fait à notre
  cité, au milieu de notre belle France, une destinée en quelque sorte à part.
       « M . Rozas, il faut le reconnaître, a montré une grande persévérance et
  une ténacité à toute épreuve, qui n'était pas toujours sans danger pour former
  cette collection et conserver des objets tour à tour proscrits par les divers
 pouvoirs qui se sont succédé en France. D'un autre côté, aussi, il avait at-
 taché, à mon avis, comme tous les collecteurs, une trop grande importance
  au résultat pratique de ses travaux et de ses recherches. C'est par ce motif,
 sans doute, que peu de temps avant la révolution de juillet, les offres qu'il lit
 à la ville de lui vendre sa collection furent jugées inadmissibles par l'adminis-
 tration. Il en fut de même à une époque plus récente, ou de nouvelles offres,
 quoique plus modérées, me parurent encore beaucoup trop élevées. Quelque
 temps après, M. Rozas voulant se retirer à la campagne, et n'ayant pu s'enten-
 dre avec l'administration pour la vente de sa collection, demanda et ob-
 tint l'autorisation de la déposer dans un local provisoirement sans emploi au
 Palais-des-Arts. Elle y est encore en ce moment. Depuis lors, M. Rozas m'a
 fait faire de nouvelles propositions qui réduisent de beaucoup la somme
primitivement demandée par lui.
       « Tout en reconnaissant le mérite et l'importance d'une telle collection-
j ' a i dû, avant de m'abandouner à mes propres désirs, el à ceux manifestés
 de toutes parts par nos corps savants et les hommes qui s'occupent de l'his-
 toire contemporaine ; avant, dis-je, de m'occuper de cette acquisition, j ' a i dû
 examiner s'il nous était possible de placer convenablement et d'une manière
sûre les nombreux objets dont cette collection se compose, car, ce n'est pas
tout d'acquérir, il faut surtout conserver, et là se rencontient parfois des
 obstacles devant lesquels vient échouer la bonne volonté des administrations.
       « Après avoir examiné cette question et visité moi-même la collection
 dont il s'agit, il m'a paru qu'il serait possible de la placer dans la grande
salle des archives de la ville, au moyen de quelques arrangements peu coû-
teux. J e suis entré alors en pourparlers avec M. Guinard, fondé de pouvoir
 de M . Rozas, pour traiter de cette acquisition ; à la suite de diverses confé-
rences, il a été conclu une convention que je m'empresse de vous soumettre.
Le traité est fort simple et se compose de deux articles seulement. Par le pre-
mier, M . Rozas cède, en toute propriété, à la ville de Lyon, sa collection
 générale des monuments lyonnais modernes, depuis 1787 jusqu'en 1837. Par
 l'article 2, le prix de celte vente est fixé à la somme de 10,000 fr. payable