page suivante »
HYGIÈNIÎ DES FAMILLES. 125 santé, c'est restreindre la portée de cette science et ne l'envisager que sous une de ses faces. La santé étant quelque chose de relatif et de variable, est par cela même susceptible de perfectionnement, il ne suffit donc pas de la conserver, il faut encore que tous nos efforts tendent à l'améliorer et à la rapprocher incessamment du type idéal que nous portons en nous ; prise dans son acception la plus générale et la plus vraie, l'hygiène ne saurait être définie au- trement que ne l'a fait M. Devay. L'hygiène et la médecine se touchent de près ; elles diffèrent ce- pendant ; et, pour ne laisser dans l'esprit de nos lecteurs aucune in- certitude sur les véritables attributions de l'une et de l'autre, qu'on nous permette de reproduire le passage suivant extrait du livre de M. Raspail, sur Yhistoire naturelle de la santé et de la maladie : « La médecine n'est qu'une hygiène après coup ; l'hygiène nous protège contre le mal, la médecine le chasse ; l'une nous en garantit, l'autre nous en délivre. Ce ne sont pas deux sciences distinctes, mais seulement deux modes de la mêmes surveillance, deux actes de la même providence. Les soins de l'une sont des précautions, ceux de l'autre des secours et des médications. » Il est difficile de dire en aussi peu de mots, et d'établir plus nettement les analogies et les différences qui existent entre ces deux sciences qui ont pour but commun l'entretien et le perfectionnement des manifestations de la vie. L'hygiène est perfective ou préventive, suivant qu'elle se propose d'améliorer l'état de l'organisme vivant ou de s'opposer à l'inva- sion de la maladie ; d'autrefois, elle vient en aide à la médecine et lui prête le concours de ses ressources et de ses agents. Avant d'entrer dans le cœur de son sujet, l'auteur jette un coup d'œil rapide sur les perturbations que les écarts de la civilisation apportent dans l'organisme. Il n'accuse pas la civilisation en elle- même, mais ses abus et ses excès qui, dans les grands centres de population surtout, résultent de l'excessif développement qu'elle imprime aux besoins et aux passions. Nous pensons, avec l'auteur, que l'espèce humaine subit dans les contrées industrieuses et poli- cées une déchéance organique et une dégradation physique et mo-