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102 DISSERTATION SUR I.'HISTOIRE ANCIENNE Mais les Eduens qui avaient été si longtemps les alliés fidèles de Rome, effrayés de l'ambition des Romains qui cherchaient à assujétir successivement, soit par l'adresse, soit par la force, tous les peuples de la Gaule, cédant aux sollicitations pressantes des peuples voisins qui les enga- geaient à se réunir pour enlever leur patrie commune à la servitude qui la menaçait, encouragés en outre par un échec considérable que venait d'essuyer César au siège fa- meux de Gergovie, rompent brusquement leur ancienne al- liance et se réunissent aux ennemis de Rome (1). Les Am- barres les suivirent sans doute dans leur défection et leur en- voyèrent du secours. Il paraît môme qu'ils sont les mêmes que ces Ambivarètes alliés des Eduens que mentionne César (2), el qui réunis aux Ségusiens et à d'autres peuples, formèrent lrente-cinq mille hommes de troupes auxiliaires. Car ces Am- bivarètes ne sont mentionnés nulle part ailleurs. D'Anville -n'en parle pas dans sa Notice des Gaules, el pense sans doute, ainsi que moi, qu'ils ne sont pas autre chose que les Am- barres, qujil serait fort étonnant de ne pas voir mentionnés dans cette réunion générale des forces de la confédération éduenne. Mon opinion est d'ailleurs celle de Glarean el de Ciaconius. Une faute de copiste est sans doute la cause de cette erreur si commune dans les livres latins, quand ils citent les noms gaulois. On sait quel fut le triste sort de celle défection des Eduens et de leurs alliés. Vaincus devant Alise, après des efforts inouis de courage et de valeur, ils furent obligés de céder au génie de César : ils se soumirent, et, d'alliés de Rome, ils devinrent ses sujets. Cet événement arriva l'an 50 avant Jésus-Christ. (r) César, livre V I I , eh. 9. (a) Idem, livre A r ll, eh. 1 :.