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BULLETIN ARTISTIQUE. Il nous est parvenu quelques réclamations au sujet du Bulletin artistique de noire dernière livraison. On nous reproche d'avoir avancé légèrement que le chœur do notre cathédrale avait été re- couvert d'une couche de badigc on, tandis que l'intérieur a été seu- lement presque en entier nettoyé et lavé. Nous avons pour principe d'accueillir toutes les réclamations, mais celle-ci porte sur un mal- entendu. Lorsque nous avons parlé du badigeon du bas-chœur, nous n'avons pas voulu désigner la partie inférieure de l'abside, mais bien la chapelle contigue à la basse nef sud de l'église, en- clavée dans la Manécanterie, et vulgairement connue sous le nom de bas-chœur. Cette chapelle, en effet, a été bien et dûment badigeon- née. Nous regrettons seulement de n'avoir pas songé à préciser, d'une manière plus nette, l'endroit sur lequel portait notre remar- que, et qu'on ait pu inférer de là un blâme géuéral, qui a toujours été loin de notre pensée. Quelques observations ont aussi été faites sur notre appréciation des vitraux de M. E. Thibaud. Ces verrières, assure-t-on, seraient dans le caractère de l'époque qu'elles sont destinées à représenter. Nous n'avons jamais soutenu le contraire. Nos observations ont seulement porté sur la beauté réelle des figures, si je puis ainsi par- ler, ce qui est bien différent et sur l'harmonie de tons, ce qui n'a aucun rapport avec le style archéologique du dessin. Il y a, dans un même style, une infinité de degrés différents. Nous n'avons constaté à peu près qu'une chose , c'est que les verrières de M. Thibaud sont restées inférieures à celles du XVe siècle, et que, lors même que les artistes du XVe siècle eussent produit des œu- vres exactement semblables, ce n'aurait pas été encore une raison suffisante pour ne pas faire mieux. Du reste, le degré de beauté d'une œuvre d'art ne peut se déterminer qu'imparfaitement. La beauté plastique, comme toute espèce de beauté, se sent beaucoup mieux qu'elle ne s'explique, Déterminer rigoureusement pourquoi l'œuvre de M. Thibaud est plus ou moins belle que telle autre, se- rait assurément fort difficile. Nous maintenons donc notre critique sur tous les points, en môme temps que nous maintenons les éloges que nous avons cru de notre conscience d'adresser à M. Thibaud sur certaines parties de son ouvrage.