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DE LA SOCIÉTÉ DES AMIS DES A R T S . 1") arrive au faux et au bruyant. M. Reignier nous a donné aussi des (leurs et des fruits dans lesquels on voit qu'il cherche la manière de M. Berjon. Quelques parties do son tableau sont traitées avec un talent véritable. Nous lui reprocherons seulement l'arrangement de. l'ensemble qui est un peu lourd et confus. Ce que nous avons liât» de louer, ce sont ses gouaches ravissantes de finesse et de fraîcheur, c'est un genre dans lequel nous prédisons, à coup sûr, de beaux succès à M. Reignier. La peinture de marine est peu populaire en France, dont la ca- pitale est assez éloignée delà mer, et ce que Paris n'a pas sanc- tionné ne vit pas ; ensuite nous n'aimons pas ce que nous ne pouvons pas contrôler; nous raffolons des peintures militaires, parce que nous voyons à tout instant des uniformes de toute espèce ; militaires nous-mêmes , nous n'ignorons aucun détail de costume, aucun terme de la technologie, mais à la vue d'un vaisseau, qui dira si ce cargue-point et ce bras sont mal passés? Malgré cela, les pein- tres de marine se multiplient au salon, ils sont en nombre. Nous avons les tableaux de M. Garneray, ceux de M. Héroult, plus sédui- sants que vrais ; ceux de M. Ziem, où il y a plus de métier que d'ins- piration; ceux de M. Petit, d'un pinceau assez fin, mais pas assez énergique; ceux de M. Champelle, qui ont le mérite d'une grande vérité, et nombre d'autres, qui font plutôt du paysage maritime que de la marine ; mais qu'on nous permette de leur préférer M. Barry, peintre sans système, consciencieux et fécond; on sent qu'il aime la mer; il y a de l'enthousiasme dans la manière dont il rend son mouvement et sa couleur. Dans son grand tableau, l'eau est d'une transparence merveilleuse, le ciel fin et bien composé, l'effet piquant et vrai, les figures bien touchées. Que voudrait-on de plus ? M. Courdouan, imitant en cela les Anglais, essaie de rendre l'a- quarelle et le pastel omnipotents et capables de lutter en tout point avec la peinture à l'huile, et certes il est un des meilleurs dessinateurs du genre; mais quels que soient les succès qu'il obtient justement, il dépense en usurpations hasardeuses un talent qui ne pourra jamais donnerait pastel la force et l'énergie qui manquent à sa nature ; nous citerons pour preuve de ce que nous avançons son Effet du Soir< magnifique de ton et de mouvement, mais où l'on sent les efforts du