Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
G8                           EXPOSITION
 volonté de l'artiste, qui ne veut pas risquer pour l'approbation de
quelques-uns les applaudissements de la majorité ? cependant il reste
encore beaucoup à louer dans ce portrait dont le coloris chaud,
l'ajustement et l'entente des lignes expliquent le succès. Nous con-
naissons de M. Blanchard dix portraits supérieurs à celui-là ; et de
M. Bonirote, de très bons portraits peints cette année, que malheu-
reusement il n'a pu exposer. Son Baptême grec ne manque pas
d'effet, il manque plutôt d'expression et surtout de caractère; les
têtes sont peintes avec soin, et les draperies arrangées avec goût.
Au total, ce tableau est d'un aspect agréable; il est au nombre de
ceux que ie public adopte. Ses trois vues d'Athènes sont d'une belle
couleur qui rend bien l'aspect du pays. Les fabriques sont faites so-
lidement, et les ciels sont bien choisis.
    M. Lavergne se continue avec une déplorable facilité ; c'est tou-
jours cette petite manière sûre d'elle-même, qui se croit trouvée
et qui n'est pas même cherchée; une couleur sans chaleur et sans
 vérité, des attitudes fausses et prétentieuses et toujours sans signi-
fication ; un dessin aussi loin de la correction que possible, et réduit
aux proportions les plus mesquines. M. Lavergne nous fait des
 étiques, comme si l'étisie était l'état naturel des constitutions au
 moyen-âge. 11 en est de même de M. Guichard, dans ses deux ta-
bleaux intitulés, l'un Poésie, l'autre Génie.
    Les sujets de sainteté sont aujourd'hui si rebattus qu'il est pres-
que impossible de les traiter sans être involontairement imitateur
ou copiste des anciens maîtres ; le tableau de M. Joyard nous rap-
pelle cinquante autres tableaux, et pourtant l'auteur s'est évidem-
ment appliqué à éviter les ressemblances; mais, presque malgré lui,
la masse de sa composition étant jetée sur la toile, il est tombé
dans quelques rapprochements de détails ; ce n'est pas seulement
du Rubens qu'on peut reconnaître dans son tableau, il y a aussi du
Jouvenet ; ce qui lui appartient en propre, c'est une couleur trop
terne, un style un peu lourd, quelques bonnes intentions de poses,
des extrémités bien indiquées, et un mouvement général assez
imposant.
    Aucune qualité ne fait défaut dans les charmants portraits au
crayon de M. Alex. Vibert ; on y retrouve le modelé fin et spiri-