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                     MÉMOIRE SUR L ATLANTIDE.                              5t

que Petit-Radel attribue a tort aux Grecs, et que l'on doit
plutôt attribuer aux Allantes qui, sortis de la haute région
du Nil, avaient appris de leurs ancêtres à élaborer ces masses
colossales qu'ils transformaient en temples et en statues de
leurs Dieux. Et en outre, Pausanias (l) ne nous dit-il pas
que ce sont les Lybiens, autrement Atlantes qui, sous la con-
duite de Sardus, ont les premiers colonisé cette île. Tels sont
encore les monuments de Malte, et surtout ceux de Gozo,
constructions cyclopéennes comme celles de la Sardaigne, et
qui doivent être attribuées au même peuple. L'état de la
Méditerranée, dans ce lemps-là, bien moins grande et moins
profonde qu'avant l'irruption du Bosphore, dût leur favori-
ser ces conquêtes.
    L'ambition des princes de l'Atlantide s'accrut de plus en
plus, nous dit Platon, et devint à la fin si grande qu'ils vou-
lurent envahir tout ensemble, l'Europe et l'Asie, c'est-à-dire
l'Egypte qui en faisait partie. L'antiquité nous a laissé peu
de détails sur cette invasion, à part la circonstance de la
belle résistance des Grecs qui, confédérés comme les Atlantes,
ayant à leur tête les chefs particuliers des Athéniens, r e -
poussèrent ces agresseurs injustes, après dix ans d'une guerre
acharnée et sanglante (1) et les forcèrenl à rentrer dans leurs
limites. Zeus (Lsvç), et une princesseguerrière nommée Athéné
(Aôrçvv]) (1), commandaient les Athéniens dans celte guerre
si juste, dans cette héroïque défense de leur patrie, et ceux-
ci portèrent leur reconnaissance et leur admiration envers
leurs libérateurs jusqu'à leur rendre les honneurs divins. Tous
les Grecs délivrés également par l'habileté et le courage de ces
deux chefs, imitèrent les Athéniens, et considérèrent comme

   (i) Livre X, eh. i 7.
   (2) Hésiode, Théogonie, v. 635.
   (3) Sonchoniaton parle d'Athènè, comme d'une fille de Clironos, à qui relui-
( i donna la possession de l'Attiqne.