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41                 MÉMOIRE SUR 1/ATLANTIDE.

le sol de la partie septentrionale paraît offrir, depuis le pied
des Andes jusqu'à la mer, une succession de couches de
terrains tertiaires, contenant des alternats de coquilles d'eau
douce et marines et des ossements de mammifères, au milieu
de grès friables, si uniformément stratifiés que, sur les côtes
de la mer, et sur les rives du Rio-Negro, où se remarquent
partout des falaises d'une grande hauteur, on peut suivre la
moindre couche , l'espace de six à huit lieues, sans qu'elle
varie sensiblement d'épaisseur. Plusieurs échantillons de ro-
che, ainsi que la description des voyageurs, m'ont prouvé
que les mômes terrains occupent presque toute la Patagonie,
sur la côte orientale, jusqu'au délroit de Magellan. Au reste,
le sol tertiaire se continue au pied des Andes, vers le nord,
communique avec celui qui borde le grand Chaco, et circons-
crit partout les Pampas proprement dites, formées invaria-
blement d'argile à ossements et de terrain d'alluvion (1). Les
Pampas elles-mêmes sont beaucoup moins étendues qu'on ne
l'avait pensé, puisqu'elles ne participent pas du tout du sol
de la Patagonie, cessant enlièrement au 39 e degré, pour faire
place aux terrains tertiaires des parties australes. Ainsi, à
l'exception des attérissemenfs et des bords des rivières, la Pa-
tagonie n'est pas propre à la culture, car elle offre partout
des terrains sablonneux et secs qui ne conservent pas l'humi-
dité nécessaire (2). »
   « Nous avons déjà vu, ajoute M. Lacroix, qui, dans son
Histoire de la Patagonie , cite le passage précédent, nous
avons déjà eu l'occasion de dire que les plaines de ce pays
étaient imprégnées de sel et que les lacs de la partie nord
étaient tous salés. Cette substance est si abondante dans les
terrains de la Patagonie qu'elle se manifeste souvent en


 (i) Voyage dans l'Amérique méridionale.
 (2) Livre IV, eh. 18S.