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 42                          MÉMOIRE SUR i/ATLANTIDE.

 considérable. Il est fâcheux que les environs de ce lac n'aient
 pas été davantage explorés, surtout dans la partie sud. Peut-
 être aurait-on découvert dans la chaîne correspondante de
 l'Atlas, une ouverture, une anfractuosité, par laquelle les
 eaux se seraient échappées. Ces anfracluosités entr'ouvrant
 la chaîne des montagnes sont si communes, que beaucoup de
 fleuves ont à en franchir quelqu'une ; tels sont le Danube,
 franchissant les Portes de Fer (Demir-Kapi), près d'Orsowa,
le Nil franchissant près de Thèbes la chaîne Libyque , le
Niger passant à travers les montagnes de Kong assez près
de son embouchure, et les fleuves des Etals-Unis se faisant
jour et surmontant les obstacles que leur présentent les
Alleghanys et les montagnes Bleues. Remarquons que Shavv
semble reconnaître dans une petite île qui est dans le lac
Sibkah (1) l'ancienne Chéronèse dont parle Diodore (2), bâtie
par les Amazones, et l'île Phlé d'Hérodote (3). Et qui saitsi les
deux Syrtes n'étaient pas les deux bras d'un môme fleuve ou
canal, par lequel s'écoulait dans la Méditerranée celte mer
intérieure, et qui renfermaient ainsi un delta immense de neuf
degrés de largeur? Par-là serait concilié le sentiment de Pline
avec celui de Strabon qui voit dans la grande Syrie l'écoule-
ment du lac Triton. Voyez, d'ailleurs, sur l'hypothèse que je
viens de proposer, l'excellent ouvrage de Ritter, sur la Géo-
graphie physique de VAfrique, tome III.
   Remarquons que cette vaste mer, que tant de preuves phy-
siques nous engagent à placer au temps de l'Atlantide à la
place du Sahara , contribuait à isoler cette grande contrée
el à justifier le nom d'île que lui donnait l'antiquité.
   Maintenant avançons vers l'Amérique : nous la trouverons


  ( i ) Voyez tome I , [>. v.~i>.
 (a) Livre I I I , cli. '->•';.
 (3) Livre IV, eh. i S S ,