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MÉMOIRE SUR i/ATLANTIDE. 37 étendue abandonnée par la mer ? C'est que ce sont des espè- ces de vastes entonnoirs dans lesquels les eaux sont restées, ne trouvant point d'écoulement. Ainsi, la mer Caspienne a un niveau plus bas que la mer Noire. Cette différence que M. de Humboldt estimait être de près de cent mètres, a été réduite à dix-huit mètres trente centimètres par les obser- vations récentes de M. Hommaire-Déhel (1). Le Pont-Euxin, de son côté, s'étendait bien plus loin que maintenant à l'est et au nord. La Crimée qui présente des plaines si vastes, les Bouches du Danube et le pays bas et plat qui s'étend depuis ce fleuve jusqu'à la mer d'Azof a vingt à trente lieues de terres, était autrefois couvert par le Ponl- Euxin qui portait au loin de ce côté-là ses limites. M. Du- reau de la Malle, dans sa Géographie physique de la mer Noire, a traité celte question avec une érudition et un talent remarquable. Il a mis hors de doute notre opinion, et nous ne pouvons rien ajouter aux preuves frappantes et victorieuses qu'il apporte (2). Maintenant, tournons nos regards vers l'Afrique et contem- plons l'intérieur de ce continent. Avant la catastrophe de l'Atlantide, il était couvert par les eaux et formait une Médi- terranée immense qui bordait cette contrée au Midi, et se joignait sans doute vers l'Ouest à l'Océan. Mais celte opinion qui doit paraître extraordinaire, a besoin de preuves et de témoignages, pour pouvoir être admise, et convaincre les es- prits. Développons-les. D'abord toute l'antiquité a eu une idée confuse de l'exis- tence primitive d'un lac ou mer intérieure de l'Afrique (3) : (i) Rapport à l'Académie des Sciences : iS avril i843. (•2) Voyez Pallas : Tableau delà Tauride.—Milady Craves : Voyageai Crimée. ('S) Les ancieus avaient connaissance de plusieurs lacs dans l'intérieur de l'Afrique, les lacs Clonia, Gira, Ljbia, Chelonidès, Nigritis Palus : peut-être