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30                    MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE.

tentrionales. Le Nil était le seul fleuve de long cours qui lui
portât son tribut (Le Rhône et l'Eridan n'ont pas plus de
deux cent lieues) (1). Elle formait un grand lac intérieur ;
peut-être même était-elle divisée en deux ou plusieurs lacs
particuliers, formés par l'arête de la chaîne de la Corse et de
la Sardaigne unies alors à l'Italie, et par la Sicile et Malte ;
ces deux lacs communiquaient sans doute entr'eux par un
étroit canal vers le sud. D'ailleurs, dans la disposition des
îles nombreuses qui bordenl ses rivages et celle des mers et
des golfes adjacents, elle montre un terrain morcelé, et en-
vahi par les eaux.
    Ainsi dans l'Archipel, les Sporades évidemment faisaient
partie du continent de l'Asie, les Cyclades et l'Eubée du con-
 tinent de la Grèce. Les îles Ioniennes et les îles si nombreu-
 ses qui bordenl le rivage oriental de la mer Adriatique étaient
 réunies autrefois à l'Epire et à l'Illyrie; Chypre faisait partie
 de la Syrie ; Malte était unie a la Sicile, qui elle-même l'était
 d'un côté à l'Italie (2), et de l'autre, par l'île Pantallerée et

  (i) La Méditerranée devait recevoir aussi par le fleuve Triton, une partie
des eaux intérieures de l'Afrique ; mais la plus grande partie de ces eaux
devait s'écouler dans l'Océan, dont elles ne formaient en quelque sorte qu'un
golfe immense.
  (2) « La nature a arraché la Sicile à l'Italie, » dit Pline (livre II, ch. 88),
Avellit natura, Siciliam Ualia. C'était d'ailleurs une opinion de l'école Pytha-
gorienne. Pline dit encore la même chose, livre III, ch. 8. Ovide en fait
mention dans ces vers des Métamorphoses :
                     te . . . . Zancle quoque juiicta fuisse
                     « Dicitur Italiœ, donec confinia Pontus
                     « Abstnlit et média tellurem rejipulit untla. »
                                                          LlVHE XV. v. jy4.
    Virgile embrasse la même opinion, interprête en cela de la tradition de
l'Italie :
                a Hac toca vi quondam, et vasta convolsa ruina
                « (Tantum avi longinqna valet mulare vetustas).
                u Dl;.i:lu;sse ferunt, quem protenus utrnqrie teïîns