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26                            MÉMOIRE SCK    L'ATLANTIDE.

Noire (1).» Fontanier attestele même aspect de terrain. « Pour
arriver à Isnik (l'ancienne Nicée), nous avons côtoyé pendant
un temps le lac de Sapandja et constamment traversé une
immense forêt d'où l'on tire le bois de construction pour
Conslanlinople. Cet endroit est fort marécageux et l'on est
obligé de passer par une chaussée qui y est pratiquée.... Le
lac de Sapandja communique parfois avec la mer : il n'en est
séparé que par une langue de terre assez étroite, et quand les
temps sont, pluvieux, le niveau s'élève et se déverse dans le
golfe de Nicomédie (2). »
   Le pont Euxin, en s'ouvranl le Bosphore, remplit de ses
eaux le bassin de la Propontide et s'écoula de là par l'Helles-
pont et par le golfe de Saros, l'ancien golfe Mêlas. Ce qui
rend vraisemblable ce second écoulement, c'est l'inspection
des lieux et la tradition du déluge de l'île de Samothrace, si-
tuée vis-à-vis le golfe de Saros. Etant à la sortie des eaux
qui s'écoulaient par un détroit resserré, elle a dû les voir s'é-
lever à une hauteur considérable, détruire ses villes et inon-
der ses campagnes. Mais nous ne croyons pas, comme Dio-
dore de Sicile, que ces eaux aient pu s'élever jusqu'aux plus
hautes montagnes de cette île. Dans ces traditions antiques,
l'on doit admettre le fait principal et donner sa part à l'exa-
gération si commune dans ces histoires populaires (3).
   On ne sait si la rupture du Bosphore a été simultanée avec
la rupture des Colonnes d'Hercule, ou si quelque espace de
temps s'est écoulé entre l'une et l'autre. L'obscurité dont sont
environnées ces deux grandes catastrophes, le manque absolu
de documents contemporains ne nous permettront jamais de
décider cette question. Cependant qu'il me soit permis de
présenter une conjecture.

     ( i ) Tome I I I , p .   i3t.
     ( Ã ) Voyaje en Orient, Turquie d'Asie, j>. 32/f
     (3) Livre V, ch. 47.