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90                  MÉMOIRE SUR J'ATLANTIDK.

   Diodore de Sicile (1), Pline (2), Pomponius Mêla (3), font
mention de celte séparation violente qu'ils attribuent, ainsi
que l'antiquité fabuleuse, à Hercule, à qui ils attribuent tant
d'autres exploits.
   L'aspect des lieux témoigne, en outre, hautement de la
vérité de la tradition. Straton le physicien, déjà cité, assure
qu'une bande de terres sous-marines s'étendait, de son temps,
comme un long ruban, de Calpé à Àbyla, et que même, entre
ces deux montagnes, étaient autrefois deux îles, appelées îles
de Junon et de la Lune, que la violence du courant a fait dis-
paraître (4). « Des montagnes de même aspect, dit Bory de St-
Vincenl, des couches interrompues de même nature, et tous
les accidents qui accompagnent les brisures qu'on remarque
ordinairement sur les deuxflancsd'une vallée moderne : trois
ou quatre lieues de largeur pour servir de communication
entre deux vastes mers sont-elles un tel espace entre deux-
continents, qu'il faille repousser l'idée de la possibilité d'une
révolution physique dont l'assentiment unanime ne confirme
pas moins la réalité que l'examen des lieux (5) ? »
   Quant au Bosphore et à cette séparation violente qui fit
écouler dans la Méditerranée, et de là dans l'Océan, les eaux
et les vastes mers de l'Asie intérieure, la tradition en rend de
fréquents témoignages. Platon y fait allusion dans le commen-
cement du Livre III de son beau Traité des Lois. Dans un
autre passage de ses ouvrages, passage cité par Strabon (6),
il cite les trois espèces de demeures que choisirent successi-

  (i) Livre IV, ch. 18.
  (a) Livre III, Premium.
  (3) Livre II, ch, 8.
  (4) Strabon, livre I. — Pline, livre III, eh. i.
  (5) Voyez, dans les voyages d'Ali-Eey, la manière dont il explique la for-
mation du détroit. — Guide du Voyageur en Espagne, pag. 228.
  (6) Livre ).