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MÉMOIRE SUK L'ATLANTIDE. 11 Les révolutions de la nature, les changements politiques dont ces contrées ont été le théâtre, ce mélange de peuples qui, envahissant successivement ce pays, se sont chassés les uns les autres, Phéniciens, Grecs, Romains, Vandales, Arabes, Turcs, Ibères, ont dû faire disparaître tout ce qui pouvait faire rappeler le souvenir des Atlantes. Cependant quelques traces subsistent encore. Ainsi, au pied de l'Atlas occidental, se voient des ruines considérables qui portent le nom remarquable de Château des Pharaons (Kasr Fara- wan) (1). Ces ruines présentent, dans leur architecture, des marques évidentes du style égyptien. Or, nous devons bien présumer que ce style devait être celui que les Allantes em- ployaient dans leurs monuments publics, puisque, descendus du môme peuple primitif que les Egyptiens, ils devaient avoir puisé à la môme source qu'eux leurs arts et leur civilisation. Sésostris soumit, il est vrai, une partie de la Lybie ; mais il ne serait pas raisonnable de penser qu'il ait pu porter jusqu'aux Colonnes d'Hercule sa course et ses armes victorieuses. Hé- rodote (2) et Pomponius Mêla (3), citent nommément les At- lantes parmi les peuples de ia partie occidentale de l'Afrique ; ce dernier en fait pourtant un portrait qui montrerait qu'ils étaient tombés dans la barbarie. « Ils maudissent le Soleil, dit-il, comme un astre pernicieux : ils n'ont point de noms qui les distinguent les uns des autres, ils s'abstiennent de chair, el prétendent n'avoir jamais de songes (4). » Les ( i ) J a c k s o n : Account ot'Marocco, p . 120. (2) Livre I V , cli. t S 5 . (3) Livre I V . (4) Solin en fait le même porlrait (eh. 34). C'est le passage de Pomponius Mêla qui a inspiré à Lefranc de Fompignan, la belle strophe si connue dans l'Ode à Rousseau : Le Nil a eu sur ses rivages, etc. Les Carthaginois rendaient à Saturne un culte qu'ils avaient déjà , sans doute, trouvé établi dans le pays.