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(i                      MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE.

impie qui fit trembler l'Olympe (1). Il paraît même que c'est
sous ce nom générique que furent quelquefois désignés les
chefs ou rois des Atlantes, ainsi que semble nous l'indiquer
Diodore. La guerre des Titans contre Jupiter ne nous rap-
pelle—t—elle pas celle que les Atlantes soutinrent contre les
Grecs et les Athéniens commandés par Jupiter (Zeus) et
A6Y)VYI, autrement Minerve : la taille gigantesque que la Grèce
fabuleuse donne aux Titans marque la terreur qu'inspirèrent
les Allantes. C'est ainsi que les Egyptiens désignèrent les
peuples de l'ouest, c'est-à-dire les Atlantes qui, suivant eux,
firent la guerre à Isis et à Osiris. La défaite des Titans, leurs
corps brûlés par la foudre, Briarée aux cent bras, accablé sous
le poids du mont E.tna, donnent une idée confuse de la ca-
tastrophe effrayante qui anéantit ce peuple conquérant. Il
paraît que c'est dans la Thessalie qu'eût lieu la défaite des
Titans ou autrement des Allantes (2). Ceux-ci, dit Hésiode,
étaient sur le mont Olhrys, et Jupiter et les Dieux, c'est-à-
dire les chefs des Grecs confédérés étaient retranchés sur le
mont Olympe. La description poétique que fait Hésiode de
cette bataille nous présente quelques traits de la catastrophe
qui anéantit ou du moins affaiblit beaucoup cette nation puis-
sante. Il paraît même que ce fut au milieu d'une bataille
livrée entre les Grecs et les Allantes qu'arriva ce tremble-
ment de terre, cette révolution convulsive de la nature qui
engloutit, suivant Platon, les guerriers des deux partis (3).
   Pausanias offre un passage frappant qui montre que les
Athéniens avaient conservé quelques monuments de la vic-
toire qu'ils avaient remportée sur les Atlantes : « Il y a à
Rhamnus, bourg de l'Altique, une slalue de Némésis (déesse


     (i) Diodore de Sicile, livre III, ch. 09.
     (2) Théogonie, v. 63o.
     (3* Timée.