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ART POÉTIQUE D ' I I O R A C E , TRADUCTION EN V E R S , PAR J . J. TORCHAT, DE LAU- SANNE, MEMBRE DU CONSEIL D'INSTRUCTION r U B L I Q U E DU CANTON DE VAUD , CORRESPONDANT DE L'ACADEMIE DE BESANCON. ITINERAIRE DE RUTILIUS CLAUDIUS NAMATIANUS , OU SON RETOUR DE ROME DANS LES GAULES , TOF.ME EN DEUX L I V R E S , T E X T E DONNE A B E R L I N , D'APRES LE MANUSCRIT DE V I E N N E , PAR AUG. WILH. Z U M r T , ET T R A D U I T EN FRANÇAIS, AVEC C O M M E N T A I R E S , TAR F. Z. COLLOMBET. C'est une chose assez difficile de faire un article de revue sur deux tra- ductions, surtout si l'on se propose d'en parler. Or c'est précisément le cas où nous sommes : nous voulons rendre compte de deux traductions nouvelles publiées à Lyon, l'une d'un poème à 'Horace, l'autre de VItinéraire de Rutilius. Ces deux noms réunis ici par hasard forment un singulier contraste. Toutefois nous pourrions dire qu'ils ont entre eux une certaine connexion. Ils l'appellent deux actes du même drame, deux anneaux fatalement liés dans la chaîne des destinées humaines, la gloire et la décadence : ici Rome triomphante, se repo- sant de ses victoires au doux chant de ses poètes gréco-latins, et trouvant du loisir pour discuter des théories littéraires, là Rome pillée par Alaric, et, dans sa vaniteuse décrépitude, recevant de Rutilius un éloge pompeux qui n'est hé- las ! qu'une oraison funèbre, et des adieux touchants qui semblent moins les adieux d'un poète qui s'éloigne, que ceux de la poésie qui meurt. Le poème de Rutilius, assez remarquable par l'élégance de sa facture, s'élève en quelques endroits jusqu'au sublime ; par exemple dans les adieux dont nous venons de parler. La grande pensée de Rome, vrai principe de tout ce qu'il y a d'original dans l'inspiration latine, n'est pas encore éteinte avec la puissance romaine : elle lance même à son déclin quelques rayons fécondants. Mais c'est surtout comme monument historique que Rutilius est précieux pour nous. Il