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 qui n'en a parlé dans aucun de ses nombreux ouvrages. Le
P. de Colonia est le seul qui l'ait vu et décrit, d'après la com-
munication qu'il en avait obtenue de l'abbé Michel, chanoine
d'Ainay^ qui le tenait de l'hoirie d'un sieur J. Brocard. Cette
dernière particularité ne se trouve pas dans l'Histoire littéraire
du P. de Colonia ; elle est constatée dans une note 1 anuscrite
de 1730, en marge d'une analyse plus ancienne d i De Tris-
tibus existant aux archives de la ville de Lyon. Quant à l'o-
pinion du savant jésuite, auquel « le poète et le peintre parais-
sent être individuellement la même personne, » c'est une
opinion que rejette M. Cailhava. Il lui est impossible, dit-il,
d'attribuer au copiste, qui estropie à chaque page l'orthogra-
phe des mots et les règles de la quantité, un poème qui, bien
que méchamment écrit, suppose une certaine habitude de la
langue latine, quelque familiarité avec les auteurs anciens et
les Pères de l'Eglise.
   On ne sait quel est l'auteur du poème De Tristilus     Franciœ,
mais la part qu'il accorde aux événements "jui se sont
passés à Lyon et dans les pays environnants, fait présumer
qu'il n'était point étranger à notre ville. Les figures qui re-
présentent le sac de Monlbrison, la dévastation de la cathé-
drale de Saint-Jean, la démolition de l'église de St-Irénée (1), et
les particularités dont il les accompagne, viennent à l'appui
de cette conjecture, que fortifie encore une remarque assez
singulière; c'est la conformité du premier dessin de notre ma-
nuscrit, avec le frontispice de deux ouvrages de Gabriel de
Saconay, composés et imprimés à Lyon, vers le même temps.
Nous voulons parler du Discours des premiers troubles advenus
à Lyon (in-8°, 1579, et de la Généalogie et des Huguenaux
(in-8°, 1572). Dans les deux compositions, qui ne diffèrent en-
tre elles que par quelques légers détails, les calvinistes, méta-


   (1) Nous reproduisons ici le fac siinile de ces trois dessins ; ils touche»! de
trop près à l'histoire de notre province du Lyonnais, pour ne pas intéresser
nos lecteurs.