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 mettent d'excès. Celle différence dans la position sociale, dans
la conduite et dans les mœurs de ces deux grandes divisions
des populations soumises à l'empire turc, produit des effets
remarquables sur leur énergie vitale et sur leur constitution
physique. La race chrétienne pieuse, chaste, probe, s'étend
et s'élève peu à peu, pleine d'espérance et de force, tandisque
la race turque, énervée par la polygamie, abrutie par de hon-
teux excès, dégradée par l'abus d'un pouvoir absolu, livrée à
une fanatique ignorance, s'étiole, diminue et dépérit lente-
ment.
   Les institutions qui régissent cet assemblage hétérogène de
populations, contribuent encore à accélérer la décadence de
l'empire ottoman. M. A Blanqui fait un rapide examen de ces
institutions, si tant est qu'on puisse ainsi nommer les lois des-
potiques et de bon plaisir en vertu desquelles la Turquie est
administrée. Dans ce malheureux pays, les fonctionnaires,
dont la plupart ne savent ni lire ni écrire, font argent de tout :
ils vendent la justice, et profitent de leur position pour s'attri-
buer le monopole de certaines branches de commerce. L'ad-
ministration des pachas ou celle des villes, agissent, la plupart
du temps, en dehors des ordres et des intentions du divan. La
levée et la quotité même des impôts sont abandonnées sans
contrôle au libre arbitre des pachas et des collecteurs, de telle
sorte qu'entre les sommes perçues, et perçues le plus souvent
par l'intervention de la bastonnade, et celles qui peuvent par-
venir au trésor public, il y a d'énormes différences consti-
tuant un bénéfice obtenu par de criminelles prévarications.
   Si de l'examen général de l'organisation et du mode d'ac-
tion des autorités turques, on descend avec l'auteur à l'examen
spécial des détails intérieurs, on rencontre partout la même
ignorance, les mêmes abus, la même anarchie, les mêmes
désordres. Voici comment M. A. Blanqui s'explique à ce sujet :
  « Il n'y a point de service régulier, organisé en Turquie
pour le transport des lettres. Quand le divan veut donner un
ordre dans les provinces, il faut qu'il expédie, à grands frais, des