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419 mettent d'excès. Celle différence dans la position sociale, dans la conduite et dans les mœurs de ces deux grandes divisions des populations soumises à l'empire turc, produit des effets remarquables sur leur énergie vitale et sur leur constitution physique. La race chrétienne pieuse, chaste, probe, s'étend et s'élève peu à peu, pleine d'espérance et de force, tandisque la race turque, énervée par la polygamie, abrutie par de hon- teux excès, dégradée par l'abus d'un pouvoir absolu, livrée à une fanatique ignorance, s'étiole, diminue et dépérit lente- ment. Les institutions qui régissent cet assemblage hétérogène de populations, contribuent encore à accélérer la décadence de l'empire ottoman. M. A Blanqui fait un rapide examen de ces institutions, si tant est qu'on puisse ainsi nommer les lois des- potiques et de bon plaisir en vertu desquelles la Turquie est administrée. Dans ce malheureux pays, les fonctionnaires, dont la plupart ne savent ni lire ni écrire, font argent de tout : ils vendent la justice, et profitent de leur position pour s'attri- buer le monopole de certaines branches de commerce. L'ad- ministration des pachas ou celle des villes, agissent, la plupart du temps, en dehors des ordres et des intentions du divan. La levée et la quotité même des impôts sont abandonnées sans contrôle au libre arbitre des pachas et des collecteurs, de telle sorte qu'entre les sommes perçues, et perçues le plus souvent par l'intervention de la bastonnade, et celles qui peuvent par- venir au trésor public, il y a d'énormes différences consti- tuant un bénéfice obtenu par de criminelles prévarications. Si de l'examen général de l'organisation et du mode d'ac- tion des autorités turques, on descend avec l'auteur à l'examen spécial des détails intérieurs, on rencontre partout la même ignorance, les mêmes abus, la même anarchie, les mêmes désordres. Voici comment M. A. Blanqui s'explique à ce sujet : « Il n'y a point de service régulier, organisé en Turquie pour le transport des lettres. Quand le divan veut donner un ordre dans les provinces, il faut qu'il expédie, à grands frais, des