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propager le goût el l'intelligence parmi les populations.
Celte science si éminemment utile est peu répandue ; elle
est encore moins cultivée. 11 arrive même fréquemment que
des hommes appelés par le vote de leurs concitoyens à l'hon-
neur dérégler les intérêts matériels et moraux du pays, n'ont
aucune connaissance de l'économie politique. La confusion
qui, trop souvent, règne dans les discussions qui s'agitent à la
Chambre, prouvent l'exactitude de cette triste vérité. Ce
défaut d'instruction retarde la marche des affaires. Des dis-
coureurs inexperts ou ignorants lancent des amendements ir-
réfléchis, ou provoquent des digressions au moins inutiles. Ces
fatigantes divagations, ces superfétations oiseuses, troublent
et dérangent ceux qui savent. Les débats s'égarent ou languis-
sent, l'attention est distraite, les affaires sont mal instruites
et mal comprises, et des votes ignorants ou égarés sanction-
nent des lois incomplètes, sinon même quelquefois contraires
aux intérêts du pays.
   Cet état de choses est fâcheux, il demande un remède
prompt et efficace. Il est facile d'indiquer ce r e m è d e ; il est
facile aussi de l'appliquer. Que le gouvernement fasse pour la
science sociale ce qu'il a fait pour les autres sciences, pour
les belles-lettres, pour les arts. Certes, il est bien, et très
bien que nos grandes cités possèdent des cours de littérature,
des leçons d'histoire, des facultés de théologie ; mais il serait
bien aussi de joindre à ces dotations intellectuelles des cours
d'économie politique. 11 serait mieux encore de rédiger un ca-
téchisme des économistes, contenant les principes généraux de
la science, clairement expliqués, et mis à la portée de l'intel-
ligence de la jeunesse. L'étude de ce catéchisme serait obliga-
toire dans tous les collèges et même dans toutes les écoles
primaires supérieures. Cette étude vaudrait bien autant au
moins que certaines autres, d'une utilité très contestable,
auxquelles on force les élèves de consacrer un temps qui
pourrait être mieux employé.

  Cet enseignement complémentaire, si évidemment utile,