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172 l'Aar, du llhone et de l'Àrve, on doit l'attribuer à la même cause. Quoique ce phénomène ait disparu dans les points in- termédiaires, on peut constater la limite inférieure d'un gla- cier par la ressemblance de ses effets aux deux points extrêmes de ce glacier. La deuxième cause du mouvement des blocs erratiques dont je veux entretenir la section, dépend de la rupture des lacs situés sur le trajet de plusieurs rivières. Ainsi, en descendant le Valais depuis la source du Rhône, on reconnaît un premier étranglement de son lit à cinq kilo- mètres environ au-dessous de Kiedenvald. Au-dessus de ce barrage, la vallée est large, unie, d'une pente douce dans l'étendue de sept à huit lieues depuis Oberwald ; un bois de pins existe aux deux extrémités de cette plaine. Dessous le bar- rage, le terrain est tout-à -coup déchiré à une grande profon- deur; des blocs énormes sont accumulés çà et là sur les bords du Rhône et dans son, lit. Après le granité, commencent les montagnes talqueuses, friables ; les blocs diminuent de nombre et de grosseur près de la rivière de Mossa : ils disparaissent entièrement à quatre kilomètres au-dessus de Rrigg. Le Rhône devenu très rapide depuis le lieu de la rupture du premier barrage, commence près de Brigg à prendre un cours très lent. La vallée devient plus large et presque horizontale jusqu'au pont de Leuck ou Louesche. Sur cette surface d'envi- ron trois myriamétres, toutes les prairies sont marécageuses et les cailloux du Rhône fort petits. A Louesche, la vallée est resserrée par une crête trans- versale qui s'aperçoit de très loin ; lefleuveavait là un ancien barrage très étendu, dont les débris sont accumulés au-dessous ; aujourd'hui il y prend une pente rapide et roule ses flots au milieu de blocs énormes ; la vallée est remplie de débris de tous genres.