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intérieure qui, depuis 5 à 6 années surtout, est en grand pro-
grès, dépasse 120 millions, c'est donc une production d'au
moins 280 millions, dont un bon tiers, soit 93 millions, est
main d'œuvre ou bénéfice, et deux tiers, soit 187 millions,
sont matière première.
   Or, nous venons de voir, que 53 millions de soies étrangè-
res ont été mise en consommation, ce qui laisse à la produc-
tion nationale une part de 134 millions! Cent trente-quatre
millions d'un produit qui se crée en six semaines, sans nuire
en rien aux autres récoltes ! Quelle richesse !
   Parce que l'industrie des soies et de soieries ne demande,
pour prospérer et enrichir la France, ni primes, ni prohibi-
tions, ni sacrifices d'aucun genre, on conclut généralement
qu'elle est dans une position exceptionnelle, et qu'elle ne
trouve pas, comme le coton, la laine, le fer, une redoutable
concurrence à l'étranger.
  C'est une erreur, erreur très volontaire pour tous les
hommes qui savent ce qui se passe hors de France.
  Les cantons de Zurich et de Bâle réunis, comptent au
moins                                     25,000 métiers.
   La Prusse Rhénane, la Saxe et l'ancien-
ne Prusse                                  . 25,000
   La Russie entre Pétersbourg et Moscou,
environ                                      10,000
   L'Autriche, l'Italie, ont aussi de nombreux métiers qu'il
nous est impossible d'évaluer, et l'Angleterre qui, en 1823,
avant la levée de ses prohibitions, n'avait pas 35 mille mé-
tiers, en compte aujourd'hui plus de 100 mille.
   A cette époque, elle n'importait pas officiellement une
livre de soierie étrangère, et son importation annuelle en
soies n'atteignait pas un million de kilogrammes.
   Aujourd'hui elle importe officiellement pour près de 50