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500 première, elle l'a trouvée dans l'absolu du droit, dans les n o - tions impersonnelles de la-conscience. La méthode rationnelle peut seule constituer l'idée sociale à laquelle nous devrons l'avenir. Dans le monde de l'art et delà poésie, de graves ques- tions s'agitent. Une révolution littéraire s'annonçait il y a quelques années, on parlait d'école ancienne et d'école nou- velle ; des idées très complexes se cachaient au fond de ce mouvement; ce n'est pas le lieu de les discuter ni de juger les œuvres qu'elles ont produites, mais au milieu des innombra- bles questions d'art et de philosophie que récèle pour les es- prits sérieux la question littéraire de ce temps, nous trouvons encore la question de la méthode. Une poétique existait, pro- duit de la méthode d'induction; de l'observation exclusive des chefs-d'œuvres existants, on avait conclu à des règles ; à ces règles purement relatives, un système voulait donner la valeur des notions universelles et absolues. L'autorité de ces règles est brisée ; quelques-unes subsistent parce qu'elles sont établies sur d'autres fondements que l'expérience. Les hommes qui ont se- coué le joug de la poétique ancienne au nom de la liberté du gé- nie, n'avaient pas tous conscience qu'au fond de leur négation se trouvait l'affirmation de la nécessité d'une loi poétique nou- velle. Quelques-uns ont prétendu inaugurer la royauté de la fantaisie et du caprice dans le domaine de l'art, comme si l'art n'avait pas ses lois absolues comme la société a les sien- nes. L'idée légitime au nom de laquelle la poétique classique a été combattue c'est l'idée d'une esthétique nouvelle faite non plus en partant des données de l'expérience, mais des notions absolues du beau renfermées dans la raison. Dans la philosophie, ce retour à la grande méthode a été plus tardif; il devait se manifester d'abord dans les ordres d'action intellectuelle où la spontanéité joue le rôle principal. L'école qui a détruit et remplacé chez nous le sensualisme a