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cevoir l'extension des glaciers dans les limites qu'il indique; il
voit dans la masse des eaux glacées à la hauteur où les rete-
naient les digues naturelles de la montagne des Vaches, et
dans l'abondance de la végétation qui couvrait les alentours de
ces lacs glacés, comme aussi dans les altitudes peut-être un peu
plus grandes de certaines parties de la chaîne des Alpes occi-
dentales, des causes suffisantes de refroidissement local et de
résistance à l'action climatérique de la chaleur sur les gla-
ces. M. Hier annonce d'ailleurs qu'il a consigné dans un
mémoire non publié les faits dont il rend compte.
   Après cette lecture, M. le docteur L.-F. Bravais obtient la
parole :
   « Parmi les causes diverses qui ont déplacé les blocs errati-
ques, il en est deux, dit-il, qui n'ont pas été convenablement
appréciées ; je veux parler de la formation des moraines, et de
la progression des glaciers d'une part, et en second lieu de la
rupture de lacs anciens, situés sur le trajet de plusieurs fleuves.
   Les moraines, comme on sait, sont formées par les roches
anugleuses qui se détachent des crêtes de montagnes couvertes
de neiges perpétuelles : ces roches sont agglutinées ensemble,
comme une espèce de poudingue, à l'aide d'une couche de
neige interposée; celle-ci se fond en été durant le jour et gèle
de nouveau toutes les nuits, et, par ces changements multi-
pliés, elle prend un aspect grenu et une dureté considérable.
On appelle névé, cette transformation que subit la neige et
qui est différente de la congélation ordinaire de l'eau.
   Il est connu de tous les géologues que les glaciers, for-
mant une masse continue, sont entraînés par les lois de la pe-
santeur et descendent sur le flanc des montagnes, en suivant
la pente des vallées. Ils transportent avec eux des blocs
énormes, ayant quelquefois deux et trois mètres de longueur
dans les trois dimensions. On conçoit aisément que si un
glacier est détruit par un changement survenu dans la tem-