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247 Il faut féliciter M. Montmartin d'avoir pris en main la défense d'une cause qui, à ce qu'il paraît, a grand besoin d'être défendue. Il a fait justice de tous les pitoyables sophismes sur lesquels les collatéraux déshérités tentent d'ap- puyer leurs prétentions. Les considérations par lesquelles il les combat sont aussi justes qu'élevées, à quelque point de vue qu'on se place, elles ne laissent lieu à aucune réplique. Espérons donc qu'elles nous épargneront le spectacle d'une grande injustice et d'un grand scandale. F.-lî. ÉLECTIONS DE T / A C A D E M I E FRANÇAISE. — M. BAELANCHE. M. PASQTJIEft PREFERE. A M. ALFRED DE VIGNY. Après avoir échoué dans trois candidatures devant trois vaudevillistes, un des penseurs les plus profonds, un des écrivains les plus purs et les plus har- monieux qu'ait eu la France, notre compatriote Ballanche vient d'entrer à l'Académie ; l'élévation même de son talent explique comment, il a obtenu si tard la renommée; mais son nom est destiné à grandir à mesure que le temps aura formé parmi nous une génération plus sérieuse, et fait lever sur les œuvres du poète cette lente aurore que toute grande pensée attend pour être bien com- prise. Les admirateurs les plus fervents du philosophe lyonnais ne s'étonnent pas de voir ses écrits si peu populaires encore ; mais si les intelligences vul- gaires ont pu méconnaître l'auteur de VAnligone, d'Orphie et de la Palingéndsie, il devait sembler qu'à tout le moins l'Académie française apprécierait plus promptement ce haut spiritualisme et l'admirable perfection de ce style qui se rattache d'une manière si frappante à celui du grand siècle. Il n'en a pas été ainsi, Ballanche comparé à M. Scribe, à M. Ancelot et à M. Dupaty, a été trouvé moins littéraire que ces messieurs par le premier corps littéraire de FKance ; et maintenant que l'Académie rend une justice tardive à notre conci- toyen, la répartition de ses votes dans cette élection nous donne le droit de penser qu'en choisissant l'illustre philosophe, elle a voulu satisfaire sur un point l'opinion du monde éclairé, pour faire passer le choix d'un autre personnage que chacun a vu avec une immense surprise admis au fauteuil académique. C'est cependant sur ce candidat que l'Académie paraît avoir porté toutes ses complaisances; il a eu a3 voix et Ballanche 17. La philosophie, la poésie, tout cela est de moins de prix à l'Institut qu'une robe de chancelier. Avec M. Pasquier, se présentait encore un homme qui a donné à la littéra- ture française Chatterton, Stello, Cinq-Mars, Grandeur et Servitude militaire; qui, l'héritier le plus direct d'André Chénier, a inauguré la poésie moderne