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affectations puériles, images décolorées ou extravagantes.
Théophile de Viau, par exemple, nous apprend que
             La paix trop longtemps désolée
             Revient aux pompes de la cour,
             Et retire du mausolée
             Les jeux, les danses et l'amour.
   Où saurait-on voir une exagération plus ridicule que dans
ces vers de Sarrasin à la louange du prince de Condé :
                Le redoutable Sarmate
                Averti de son effroi,
                Pour le terrasser se flatte
                De voir mon prince son roi ;
                Il prépare à cette guerre
                Son arc et son cimeterre,
                Prévoyant que le destin,
                Lassé d'un tyran barbare,
                Au vaillant Bourbon prépare
                Le throsne de Constantin.

  Ailleurs, dans Chapelain, c'est le Danube qui crut désor-
mais
         N'être pas en son antre assuré de nos armes,
         Qui redouta le joug, frémit dans ses roseaux,
         Pleura de nos succès, et grossi de ses larmes,
         Plus vite vers l'Euxin précipita ses eaux.

  C'est Chapelain qui nous dit encore avec un imperturbable
sang-froid :
              Ebloui de clartés si grandes,
              Incomparable Richelieu,
              Ainsi qu'à notre demi dieu,
              Je te viens faire mes offrandes.

   Boileau enfin, dans son essai lyrique, que M. Villemain a