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392 affectations puériles, images décolorées ou extravagantes. Théophile de Viau, par exemple, nous apprend que La paix trop longtemps désolée Revient aux pompes de la cour, Et retire du mausolée Les jeux, les danses et l'amour. Où saurait-on voir une exagération plus ridicule que dans ces vers de Sarrasin à la louange du prince de Condé : Le redoutable Sarmate Averti de son effroi, Pour le terrasser se flatte De voir mon prince son roi ; Il prépare à cette guerre Son arc et son cimeterre, Prévoyant que le destin, Lassé d'un tyran barbare, Au vaillant Bourbon prépare Le throsne de Constantin. Ailleurs, dans Chapelain, c'est le Danube qui crut désor- mais N'être pas en son antre assuré de nos armes, Qui redouta le joug, frémit dans ses roseaux, Pleura de nos succès, et grossi de ses larmes, Plus vite vers l'Euxin précipita ses eaux. C'est Chapelain qui nous dit encore avec un imperturbable sang-froid : Ebloui de clartés si grandes, Incomparable Richelieu, Ainsi qu'à notre demi dieu, Je te viens faire mes offrandes. Boileau enfin, dans son essai lyrique, que M. Villemain a