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14'J le frapper, se réveiller son ancienne ardeur d'étudiant. Il ou- blia sur les livres la différence des jours et des nuits. Un mois ne s'était pas écoulé depuis qu'en soutenant sa thèse dans cette même école de Dijon, où son souvenir vivait encore, il étonnait par son profond savoir les plus vieux professeurs. Membre de l'Administration des hospices de Lyon, il y a marqué son passage par de nobles travaux. A la Société d'A- griculture du département de l'Ain, il a lu plusieurs Mémoi- res, où les hommes spéciaux ont pu noter des aperçus utiles et élevés. Remarquable comme homme de science, M. Journel ne Fêlait pas moins par la bienveillance de son caractère et l'affa- bilité de ses manières. Sa foi politique, qu'il ne dissimula en aucun temps, ne revê- tit jamais des formes acerbes, ne se formula jamais en paroles de haine ni de vengeance. Lorsqu'à une époque de crise politique les fonctions de procureur du roi lui furent confiées, il se montra aussi éloigné d'un faux zèle qu'exempt de faiblesse. Un grand amour pour la justice, un coup d'œil prompt et sûr ; une connaissance ap profondie des affaires ; la célérité dans les instructions crimi- nelles ; une grande réserve dans les détentions préventives : voilà ce qui fit remarquer M. Journel dans ces importantes fonctions auxquelles il fut enlevé, au bout de quelques mois, par la révolution de juillet qui le rendit au barreau (1). M. Journel est mort à Lyon, là 5 février 1842, en recevant les dernières consolations d'une religion qu'il avait toujours aimée. Outre l'opuscule sur le Franc-Lyonnais, nous connaissons encore de M. Journel ; I. Réflexions sur l'accusation résolue à la chambre des députés (1) Ce que nous disons du lelent cl du caractère de M, Journel, est em- prunté du discours prononcé sur sa tombe par M. Desprez, bâtonnier de l'Ordre dus avocats. Voir le Réparateur et le Rhône du 8 février, 1842.