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457 agitent cette dganisation mobile, si faible et si puissante à la fois, il s'est trouvé des âmes privilégiées dont la pensée a jailli en traits de flamme, des chantres inspirés dont les oracles ont retenti à travers les siècles. Depuis le premier hymne de re- connaissance entonné par le premier des humains, quand, admirant son existence nouvelle, il éleva ses regards vers le ciel, jusqu'aux chansons rudes et incultes qui frappent main- tenant les échos des Cévennes, la poésie a débordé sur la terre sous mille formes, sous mille aspects divers, toujours belle, saisissante, admirable lorsqu'elle exprime un sentiment vrai. C'est donc avec raison que l'Université, renonçant à d'an- tiques préjugés qui bornaient toute étude sérieuse aux litté- ratures grecque, latine et française ( préjugés excusables sans doute dans un pays si fécond en chefs-d'œuvre, mais qui n'en resserraient pas moins la sphère de la mémoire et du juge- ment), a voulu que les sources orientales, desquelles éma- nent toutes nos connaissances, que les inspirations plus ré- centes de nos voisins du nord et du midi, des peuples qui tiennent avec nous le sceptre du pouvoir et de la science, fussent recueillies, éclaircies, exposées dans leur grâce et leur énergie natives, par un enseignement consciencieux et fidèle qui en fit ressortir les beautés. L'Inde, la Chine, la Judée, l'Arabie, l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne et l'Angle- terre viendront aussi compléter tour-à -tour ce que l'étude de la Grèce et de Rome, étude si riche, si attrayante, mais sou- vent, hélas ! si méconnue, aura jeté dans nos esprits de ger- mes disposés à éclore. Tous ces auteurs couverts de la pous- sière des siècles, ces poètes, ces orateurs, ces historiens, ces savants, dont les inspirations ont nourri notre enfance, guidé notre jeunesse studieuse, mais que souvent aussi oublia notre âge mûr, ces Grecs, ces Romains, ces Français illustres, appa- raîtront sous un nouvel aspect, et frapperont nos regards