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 agitent cette dganisation mobile, si faible et si puissante à la
 fois, il s'est trouvé des âmes privilégiées dont la pensée a jailli
 en traits de flamme, des chantres inspirés dont les oracles ont
 retenti à travers les siècles. Depuis le premier hymne de re-
 connaissance entonné par le premier des humains, quand,
 admirant son existence nouvelle, il éleva ses regards vers le
 ciel, jusqu'aux chansons rudes et incultes qui frappent main-
 tenant les échos des Cévennes, la poésie a débordé sur la terre
 sous mille formes, sous mille aspects divers, toujours belle,
saisissante, admirable lorsqu'elle exprime un sentiment
vrai.
    C'est donc avec raison que l'Université, renonçant à d'an-
tiques préjugés qui bornaient toute étude sérieuse aux litté-
ratures grecque, latine et française ( préjugés excusables sans
 doute dans un pays si fécond en chefs-d'œuvre, mais qui n'en
resserraient pas moins la sphère de la mémoire et du juge-
ment), a voulu que les sources orientales, desquelles éma-
nent toutes nos connaissances, que les inspirations plus ré-
centes de nos voisins du nord et du midi, des peuples qui
tiennent avec nous le sceptre du pouvoir et de la science,
fussent recueillies, éclaircies, exposées dans leur grâce et
leur énergie natives, par un enseignement consciencieux et
fidèle qui en fit ressortir les beautés. L'Inde, la Chine, la
Judée, l'Arabie, l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne et l'Angle-
terre viendront aussi compléter tour-à-tour ce que l'étude de
la Grèce et de Rome, étude si riche, si attrayante, mais sou-
vent, hélas ! si méconnue, aura jeté dans nos esprits de ger-
mes disposés à éclore. Tous ces auteurs couverts de la pous-
sière des siècles, ces poètes, ces orateurs, ces historiens, ces
savants, dont les inspirations ont nourri notre enfance, guidé
notre jeunesse studieuse, mais que souvent aussi oublia notre
âge mûr, ces Grecs, ces Romains, ces Français illustres, appa-
raîtront sous un nouvel aspect, et frapperont nos regards