page suivante »
188 qui, en entraînant avec plus ou moins de rapidité des blocs anguleux de quarzites durs des Alpes, ont forcé ceux-ci à bu- riner ainsi les roches dans tous leurs replis, tandis que la pro- gression lente, irrégulièrement roulante des blocs d'une moraine, est complètement insuffisante pour donner une idée du parallélisme et de la perfection de ce tracé naturel. Si, d'ailleurs, on a vu de pareils burinages sous les glaciers actuels, qui empêche de concevoir qu'ils ont été occasionnés par une grande débâcle, et qu'ils ont été simplement recou- verts depuis par les glaciers actuels. Les géologues suisses ont encore posé une objection grave, à laquelle il s'agissait de répondre. Suivant leurs observations, quand il y a convergence de deux glaciers venant de vallées confluentes, les moraines respectives se juxtaposent sans se confondre; or, ils avancent que ce fait est inconciliable avecle mode de transport par l'eau, dont la liquidité aurait permis aux deux lames de débris de se mélanger immédiatement en con- fondant ensemble leurs produits respectifs. M. Fournet décline cette conséquence. Il suffit aux habitants de Lyon d'exami- ner le confluent du Rhône et de la Saône. Si la Saône, par exemple, est trouble, on peut s'assurer par la différence des teintes, que ses eaux loin de se mêler immédiatement avec celles du Rhône cheminent au contraire parallèlement avec elles dans le même lit sur des étendues de plusieurs lieues. Ainsi donc tous les faits que l'on a cru pouvoir n'expliquer qu'avec le concours des glaciers, s'expliquent parfaitement sans eux, tandis que ceux-ci exigent des hypothèses hasardées, tels que le refroidissement du globe, tels que des surexhaus- sements des Alpes à certaines époques : hypothèses dont au- cun fait positif ne justifie la nécessité. D'ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que dans les hautes vallées alpines, sur les sommités du Jura, telles que le plateau