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333 X V e siècle ( i ) , nous comprimes qu'il fallait refaire entièrement ce catalogue, qui contenait plus de quinze cents manuscrits, et c'est ce que nous avons fait dans notre dernier voyage. Nous n'entreprendrons pas de donner ici l'analyse de ces quinze cents manus- crits, dont les plus anciens proviennneut de la bibliothèque de l'Ile-Barbe fon- dée par Charlemagne, et de celle de l'église de Saint-Etienne ; plusieurs por- tent encore le nom de Vex-voto des premiers évêques de Lyon, (Agobard, Rémi, Amolon), et de ce Leidrade qui l'ut un des bibliothécaires de Charlemagne. Nous nous bornerons à dire que la bibliothèque de la ville de Lyon contient treize manuscrits en lettres onciales, dont aucun n'avait été annoncé comme tel par Delandine : ce nombre est très considérable, et. il n'y a pas beaucoup de collections en Europe qui puisse en compter davantage. Un de ses manus- crits qui est un psautier, nous a paru très ancien. Ce qui nous le fait penser, c'est que, dès le V I I I e siècle le vélin avait été corrodé par l'encre. En effet, les mots devenus illisibles par suite de cette action corrosive, ont été rétablis à la marge, en écriture cursive lombardo-mérovingienne. C'est là , si je ne me trompe, la preuve d'une très haute antiquité. Tous ces anciens manuscrits contiennent des livres sacrés ou des écrits des Pères de l'Eglise. Un seul renferme quelques fragments de Térence écrits en prose, et qui semblent offrir d'utiles variantes. La théologie, l'histoire ecclésiastique, la philosophie, la jurisprudence, sont les classes qui contiennent le plus grand nombre de manuscrits. Il y a aussi dans la bibliothèque de Lyon beaucoup d'ouvrages relatifs à l'histoire de France, dont quelques uns peut-être n'ont pas été publics. Les anciens monuments de la littérature française, les poèmes, les romans de chevalerie, y abondent, et nous y avons remarqué une encyclopédie en vers^proveneaux, composée, en 1 2 8 8 , par Matfre Ermengau de Béziers. Cet ouvrage que Delandine avait placé parmi les écrits italiens, et qu'il avait attribué à un nommé Alberii (2), doit intéresser particulièrement les personnes qui s'occupent de l'histoire des sciences.... I> UN MANUSCRIT INEDIT DE GERSON. Pendant qu'à Lyon, nous mettons à découvert le tombeau de Gerson, M . Spen- cerSmilh s'occupe à Caen, depuis plusieurs années,de recherches qui ont Gerson pour objet, et met à cette heuve en lumière un curieux volume tombé en sa pos- CHRON1QUF. D'ELAINE OU D'HÉLAINE, en vers). On a imprimé des vers extraits du manuscrit. Nous en donnons ici quelques uns, avec le véritable texte en regard : TEXTE PUBLIÉ PAU DELANDINE. TESTE DU MANUSCRIT. Henri mourut dans Rome, et puis fina- E t le bon roy Henri, au gré du sapient, lement Mourut de dedans Rome et aprens fine- D3 deuil mourut sa femme assez prochai- ment nement De doeul mourut Helaine assez prochai- Ains au moustier Saint-Pierre furent cer- nement tainement Très ou moustier Saint-Pierre sachiez cer- Tous les deux enterrés tainement Furent-ils enterré (1) Le N° 5o8 du Catalogue est un imprimé, et non pas comme l'annonce Delandine, un manuscrit t( dont le caractère, net et très uniforme, ressemble parfaitement aux caractères typographiques gravés sur bois, » Le N c 12J7, appelé par Delandine un MANUSCRIT, est également un livre imprimé. (•-0 C'est le N° 1323 que nous avons cité plus haut.