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Aussi loin que s'étend ta puissance infinie,
Ces millions de feux proclament tes décrets ;
Dans l'immense domaine où s'agite la vie
Sur des êtres sans nombre ils versent tes bienfaits.
Mais, au sommet des cieux, ces lampes rayonnantes,
Ces cristaux nuancés en gerbes scintillantes,
Ces globes d'or flottant sur des vagues d'azur,
Ces gloires, sillonnant les plaines éthérées,
A ta gloire ineffable un instant comparées,
Seraient ce qu'est la nuit à l'éclat d'un jour pur.




Comme une goutte d'eau dans l'océan perdue,
L'univers tout entier s'efface à ta splendeur.
Mais jusqu'où mes regards percent-ils l'étendue,
Et que suis-je moi-même auprès de toi, Seigneur ?
Si, peuplant à mon gré ces cavités profondes,
Par-delà tous les cieux, par-delà tous les mondes,
Je semais de soleils le gouffre aérien,
Leur foule, accumulée en ta sainte présence,
Que serait-elle ? Un point dans un orbite immense ;
Et moi, vaine poussière, hélas! je ne suis rien.



Rien !... Mais, toujours présente, à bénir disposée,
Ta grâce me relève en m'attirant à toi ;
Comme l'astre du jour colore la rosée,
Tes divines clartés se reflètent en moi.
Rien !... Mais mon cœur s'émeut d'amour et d'allégresse ;
Aux célestes hauteurs, où j'aspire sans cesse,
Un vol irrésistible entraîne mes esprits ;
Ma force se révèle au sein de ma misère,
Je pense, je comprends, je raisonne, j'espère,
J'existe, et tout en moi proclame que tu vis.