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    Jusqu'ici l'auteur est en opposition complète avec l'éclectis-
me moderne, aux yeux duquel l'idée de la méthode par l'ab-
solu est une hérésie. Mais sur cette question de la haute im-
 portance de la psychologie, l'auteur se rencontre avec cette
école ; dans la prédilection qu'elle affecte pour la psychologie,
il y a un sentiment bien profond et bien juste de la seule
manière rationnelle de constituer un grand système philoso-
phique. Il est dans les conditions de chaque être de ne voir
l'ensemble des choses qu'à travers les lois de sa propre nature;
il ne peut partir que de ce qui est en lui pour connaître-, et, pour
se conserver et se développer, il faut qu'il ramène tout à lui.
Ce n'est qu'à dater du jour où cette vérité a été proclamée
que la philosophie a été réellement fondée ; la science ration-
nelle date du jour où Socrate, d'après l'inscription sacerdotale
deDelphes, proclama la célèbre maxime: Connais-toi toi-même.
Ramener la philosophie à ce point de départ, c'est la faire ren-
 trer dans sa voie légitime ; il y a plus que de la témérité, il y a
delà folie, à s'aventurer dans les théories sociales avant dépos-
séder une bonne science de l'homme. L'école éclectique a donc
 fait sagement de faire précéder la morale et les autres sciences
par la psychologie; son malheur, c'est de n'avoir pas vu qu'une
psychologie suppose une ontologie et d'avoir fait une impasse
ce qui doit être l'avenue de toutes les siences morales. A
 notre avis, cette faute provient de ce que l'éclectisme a voulu
se servir exclusivement, pour créer la science psychologique,
de la méthode expérimentale avec laquelle l'homme ne pourra
jamais s'élever à l'absolu en morale. C'est une chose surpre-
nante qu'au moment où celte école apportait les plus beaux
 arguments à l'appui de l'impersonnalité et de f absoluité de
la raison, elle n'ait pas compris que le point de départ de
la science d'un être qui doit se conduire d'après les données
de l'absolu, est dans les notions impersonnelles tirées par la dé-
duction de cette raison absolue; qu'en un mol, la science de