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4 7 (> cartes, Kant est le père d'une forte et glorieuse génération philosophique ; comme Descartes, il a eu pour disciples des Spinosa et des Malebranehe : en effet, Fichte, Schelling, Hegel, par des liens plus ou moins directs, se rattachent à Kant de la même manière que Spinosa et Malebranehe se rattachent à Descartes. C'est en suivant dans leurs der- nières conséquences les principes de l'idéalisme transcendental, que Fichte arrive à placer toute réalité dans le moi, et c'est pour échapper à ses conséquences que Schelling se précipite tout d'abord au sein de l'absolu, sans prendre garde qu'il a besoin d'un point d'appui pour s'élever jusqu'à l'absolu, et que ce point d'appui est précisément le moi et la conscience. C'est donc dans l'étude et dans la connaissance de la phi- losophie de Kant qu'il faut chercher la source première et l'explication des grands systèmes qui partagent aujourd'hu l'Allemagne phylosophique. ; Mais les abords de la philosophie de Kant ne sont pas faciles, même dans une traduction, et M. Cousin a rendu un service éminent à l'histoire de la philosophie en publiant le premier volume des leçons qu'il a faites sur Kant en 1821 à la faculté des lettres de Paris, après les avoir lui-même revues et corrigées. Dans ces leçons, il éclaire la critique de la raison pure de cette vive lumière dont il a déjà éclairé presque tous les grands monuments de l'histoire de la phi- losophie. Kant, comme Descartes, comme tous les grands réfor- mateurs en philosophie, commence par condamner le passé tout entier de la science. La métaphysique, selon lui, n'a aucun des caractères d'une science constituée ; elle n'offre partout que doute et incertitude, tandis qu'il est d'autres sciences d'un moindre intérêt pour l'esprit humain, et sans doute d'une moindre ancienneté, telles que la logique, les mathématiques, la mécanique, la haute physique qui repo-